Page:Kardec - Le livre des esprits, 2è édition, 1860.djvu/385

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sectes, de castes et de couleurs, il apprend aux hommes la grande solidarité qui doit les unir comme des frères. »

800. N’est-il pas à craindre que le spiritisme ne puisse triompher de l’insouciance des hommes et de leur attachement aux choses matérielles ?

« Ce serait bien peu connaître les hommes, si l’on pensait qu’une cause quelconque pût les transformer comme par enchantement. Les idées se modifient peu à peu selon les individus, et il faut des générations pour effacer complètement les traces des vieilles habitudes. La transformation ne peut donc s’opérer qu’à la longue, graduellement et de proche en proche ; à chaque génération une partie du voile se dissipe ; le spiritisme vient le déchirer tout à fait ; mais en attendant n’aurait-il pour effet, chez un homme, que de le corriger d’un seul défaut, ce serait un pas qu’il lui aurait fait faire, et par cela même un grand bien, car ce premier pas lui rendra les autres plus faciles. »

801. Pourquoi les Esprits n’ont-ils pas enseigné de tout temps ce qu’ils enseignent aujourd’hui ?

« Vous n’enseignez pas aux enfants ce que vous enseignez aux adultes, et vous ne donnez pas au nouveau-né une nourriture qu’il ne pourrait pas digérer ; chaque chose a son temps. Ils ont enseigné beaucoup de choses que les hommes n’ont pas comprises ou qu’ils ont dénaturées, mais qu’ils peuvent comprendre maintenant. Par leur enseignement, même incomplet, ils ont préparé le terrain à recevoir la semence qui va fructifier aujourd’hui. »

802. Puisque le spiritisme doit marquer un progrès dans l’humanité, pourquoi les Esprits ne hâtent-ils pas ce progrès par des manifestations tellement générales et