Page:Kardec - Le livre des esprits, 2è édition, 1860.djvu/401

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

liberté, mais l’instrument ne donne pas la faculté. Au reste, il faut distinguer ici les facultés morales des facultés intellectuelles ; si un homme a l’instinct du meurtre, c’est assurément son propre Esprit qui le possède et qui le lui donne, mais non pas ses organes. Celui qui annihile sa pensée pour ne s’occuper que de la matière devient semblable à la brute, et pire encore, car il ne songe plus à se prémunir contre le mal, et c’est en cela qu’il est fautif, puisqu’il agit ainsi par sa volonté. » (Voyez n° 367 et suivants, Influence de l’organisme).

847. L’aberration des facultés ôte-t-elle à l’homme le libre arbitre ?

« Celui dont l’intelligence est troublée par une cause quelconque n’est plus le maître de sa pensée, et dès lors n’a plus de liberté. Cette aberration est souvent une punition pour l’Esprit qui, dans une autre existence, peut avoir été vain et orgueilleux et avoir fait un mauvais usage de ses facultés. Il peut renaître dans le corps d’un idiot, comme le despote dans le corps d’un esclave, et le mauvais riche dans celui d’un mendiant ; mais l’Esprit souffre de cette contrainte dont il a parfaite conscience ; c’est là qu’est l’action de la matière. » (371 et suivants).

848. L’aberration des facultés intellectuelles par l’ivresse excuse-t-elle les actes répréhensibles ?

« Non, car l’ivrogne s’est volontairement privé de sa raison pour satisfaire des passions brutales : au lieu d’une faute il en commet deux. »

849. Quelle est, chez l’homme à l’état sauvage, la faculté dominante : l’instinct, ou le libre arbitre ?

« L’instinct ; ce qui ne l’empêche pas d’agir avec une entière liberté pour certaines choses ; mais, comme l’enfant, il applique cette liberté à ses besoins, et elle se développe avec l’intelligence ; par conséquent, toi qui es plus éclairé