Page:Kardec - Le livre des esprits, 2è édition, 1860.djvu/408

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

de leur vanité. Ce n’est pas à dire qu’il faille braver cette opinion sans nécessité, comme certaines gens qui ont plus d’originalité que de véritable philosophie ; il y a autant de déraison à se faire montrer au doigt ou regarder comme une bête curieuse, qu’il y a de sagesse à descendre volontairement et sans murmure, quand on ne peut se maintenir sur le haut de l’échelle. »

864. S’il y a des gens auxquels le sort est contraire, d’autres semblent être favorisés, car tout leur réussit ; à quoi cela tient-il ?

« C’est souvent parce qu’ils savent mieux s’y prendre ; mais ce peut être aussi un genre d’épreuve ; le succès les enivre ; ils se fient à leur destinée, et ils payent souvent plus tard ces mêmes succès par de cruels revers qu’ils eussent pu éviter avec de la prudence. »

865. Comment expliquer la chance qui favorise certaines personnes dans les circonstances où la volonté ni l’intelligence ne sont pour rien : au jeu, par exemple ?

« Certains Esprits ont choisi d’avance certaines sortes de plaisir ; la chance qui les favorise est une tentation. Celui qui gagne comme homme perd comme Esprit : c’est une épreuve pour son orgueil et sa cupidité. »

866. La fatalité qui semble présider aux destinées matérielles de notre vie serait donc encore l’effet de notre libre arbitre ?

« Toi-même as choisi ton épreuve : plus elle est rude, mieux tu la supportes, plus tu t’élèves. Ceux-là qui passent leur vie dans l’abondance et le bonheur humain sont de lâches Esprits qui demeurent stationnaires. Ainsi le nombre des infortunés l’emporte de beaucoup sur celui des heureux de ce monde, attendu que les Esprits cherchent pour la plupart l’épreuve qui leur sera la plus fructueuse. Ils voient trop bien la futilité de vos grandeurs et