Page:Kardec - Le livre des esprits, 2è édition, 1860.djvu/418

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877. La nécessité pour l’homme de vivre en société entraîne-t-elle pour lui des obligations particulières ?

« Oui, et la première de toutes est de respecter les droits de ses semblables ; celui qui respectera ces droits sera toujours juste. Dans votre monde où tant d’hommes ne pratiquent pas la loi de justice, chacun use de représailles, et c’est là ce qui fait le trouble et la confusion de votre société. La vie sociale donne des droits et impose des devoirs réciproques. »

878. L’homme pouvant se faire illusion sur l’étendue de son droit, qu’est-ce qui peut lui en faire connaître la limite ?

« La limite du droit qu’il reconnaît à son semblable envers lui dans la même circonstance et réciproquement. »

― Mais si chacun s’attribue les droits de son semblable, que devient la subordination envers les supérieurs ? N’est-ce pas l’anarchie de tous les pouvoirs ?

« Les droits naturels sont les mêmes pour tous les hommes depuis le plus petit jusqu’au plus grand ; Dieu n’a pas fait les uns d’un limon plus pur que les autres, et tous sont égaux devant lui. Ces droits sont éternels ; ceux que l’homme a établis périssent avec ses institutions. Du reste, chacun sent bien sa force ou sa faiblesse, et saura toujours avoir une sorte de déférence pour celui qui le méritera par sa vertu et sa sagesse. C’est important de mettre cela, afin que ceux qui se croient supérieurs connaissent leurs devoirs pour mériter ces déférences. La subordination ne sera point compromise, quand l’autorité sera donnée à la sagesse. »

879. Quel serait le caractère de l’homme qui pratiquerait la justice dans toute sa pureté ?

« Le vrai juste, à l’exemple de Jésus ; car il pratique-