Page:Kardec - Le livre des esprits, 2è édition, 1860.djvu/458

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inévitable et terrible, est-elle coupable d’abréger de quelques instants ses souffrances par une mort volontaire ?

« On est toujours coupable de ne pas attendre le terme fixé par Dieu. Est-on d’ailleurs bien certain que ce terme soit arrivé malgré les apparences, et ne peut-on recevoir un secours inespéré au dernier moment ? »

― On conçoit que dans les circonstances ordinaires le suicide soit répréhensible, mais nous supposons le cas où la mort est inévitable, et où la vie n’est abrégée que de quelques instants ?

« C’est toujours un manque de résignation et de soumission à la volonté du Créateur. »

― Quelles sont, dans ce cas, les conséquences de cette action ?

« Une expiation proportionnée à la gravité de la faute, selon les circonstances, comme toujours. »

954. Une imprudence qui compromet la vie sans nécessité est-elle répréhensible ?

« Il n’y a pas culpabilité quand il n’y a pas intention ou conscience positive de faire le mal. »

955. Les femmes qui, dans certains pays, se brûlent volontairement sur le corps de leur mari, peuvent-elles être considérées comme se suicidant, et en subissent-elles les conséquences ?

« Elles obéissent à un préjugé, et souvent plus à la force qu’à leur propre volonté. Elles croient accomplir un devoir, et ce n’est pas là le caractère du suicide. Leur excuse est dans la nullité morale de la plupart d’entre elles et dans leur ignorance. Ces usages barbares et stupides disparaissent avec la civilisation. »

956. Ceux qui, ne pouvant supporter la perte de personnes qui leur sont chères, se tuent dans l’espoir d’aller les rejoindre, atteignent-ils leur but ?