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nous faisons ainsi les propres artisans de notre bonheur ou de notre malheur à venir.

Cette vérité est rendue sensible par l’apologue suivant :

« Un père a donné à son enfant l’éducation et l’instruction, c’est-à-dire les moyens de savoir se conduire. Il lui cède un champ à cultiver et lui dit : Voilà la règle à suivre, et tous les instruments nécessaires pour rendre ce champ fertile et assurer ton existence. Je t’ai donné l’instruction pour comprendre cette règle ; si tu la suis, ton champ te produira beaucoup et te procurera le repos sur tes vieux jours ; sinon il ne te produira rien et tu mourras de faim. Cela dit, il le laisse agir à son gré. »

N’est-il pas vrai que ce champ produira en raison des soins donnés à la culture, et que toute négligence sera au détriment de la récolte ? Le fils sera donc, sur ses vieux jours, heureux ou malheureux selon qu’il aura suivi ou négligé la règle tracée par son père. Dieu est encore plus prévoyant, car il nous avertit à chaque instant si nous faisons bien ou mal : il nous envoie les Esprits pour nous inspirer, mais nous ne les écoutons pas. Il y a encore cette différence, que Dieu donne toujours à l’homme une ressource dans ses nouvelles existences pour réparer ses erreurs passées, tandis que le fils dont nous parlons n’en a plus s’il a mal employé son temps.


Nature des peines et jouissances futures.

965. Les peines et les jouissances de l’âme après la mort ont-elles quelque chose de matériel ?

« Elles ne peuvent être matérielles, puisque l’âme n’est pas matière : le bon sens le dit. Ces peines et ces jouissances n’ont rien de charnel, et pourtant elles sont mille fois plus vives que celles que vous éprouvez sur la terre, parce que l’Esprit, une fois dégagé, est plus impressionnable ; la matière n’émousse plus ses sensations. » (237 à 257).

966. Pourquoi l’homme se fait-il des peines et des jouissances de la vie future une idée souvent si grossière et si absurde ?