Page:Kardec - Le livre des esprits, 2è édition, 1860.djvu/467

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971. L’influence que les Esprits exercent les uns sur les autres est-elle toujours bonne ?

« Toujours bonne de la part des bons Esprits, cela va sans dire ; mais les Esprits pervers cherchent à détourner de la voie du bien et du repentir ceux qu’ils croient susceptibles de se laisser entraîner, et que souvent ils ont entraînés au mal pendant la vie. »

― Ainsi, la mort ne nous délivre pas de la tentation ?

« Non, mais l’action des mauvais Esprits est beaucoup moins grande sur les autres Esprits que sur les hommes, parce qu’ils n’ont pas pour auxiliaires les passions matérielles. » (996).

972. Comment les mauvais Esprits s’y prennent-ils pour tenter les autres Esprits, puisqu’ils n’ont pas le secours des passions ?

« Si les passions n’existent pas matériellement, elles existent encore dans la pensée chez les Esprits arriérés ; les mauvais entretiennent ces pensées en entraînant leurs victimes dans les lieux où ils ont le spectacle de ces passions et de tout ce qui peut les exciter. »

― Mais à quoi bon ces passions, puisqu’elles n’ont plus d’objet réel ?

« C’est précisément là leur supplice : l’avare voit de l’or qu’il ne peut posséder ; le débauché des orgies auxquelles il ne peut prendre part ; l’orgueilleux des honneurs qu’il envie et dont il ne peut jouir. »

973. Quelles sont les plus grandes souffrances que puissent endurer les mauvais Esprits ?

« Il n’y a pas de description possible des tortures morales qui sont la punition de certains crimes ; celui-là même qui les éprouve aurait de la peine à vous en donner une idée ; mais assurément la plus affreuse est la pensée qu’il a d’être condamné sans retour. »