Page:Kardec - Le livre des esprits, 2è édition, 1860.djvu/472

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siste le bonheur spirituel, comme dans ton monde vous vous groupez par catégories, et vous goûtez un certain plaisir quand vous êtes réunis. L’affection pure et sincère qu’ils éprouvent et dont ils sont l’objet est une source de félicité, car il n’y a point là de faux amis ni d’hypocrites. »

L’homme goûte les prémices de ce bonheur sur la terre quand il rencontre des âmes avec lesquelles il peut se confondre dans une union pure et sainte. Dans une vie plus épurée, cette jouissance sera ineffable et sans bornes, parce qu’il ne rencontrera que des âmes sympathiques que l’égoïsme ne refroidira pas ; car tout est amour dans la nature : c’est l’égoïsme qui le tue.

981. Y a-t-il, pour l’état futur de l’Esprit, une différence entre celui qui, de son vivant, redoutait la mort, et celui qui la voit avec indifférence, et même avec joie ?

« La différence peut être très grande ; cependant, elle s’efface souvent devant les causes qui donnent cette crainte ou ce désir. Soit qu’on la redoute, soit qu’on la souhaite, on peut être mû par des sentiments très divers, et ce sont ces sentiments qui influent sur l’état de l’Esprit. Il est évident, par exemple, que chez celui qui désire la mort uniquement parce qu’il y voit le terme de ses tribulations, c’est une sorte de murmure contre la Providence et contre les épreuves qu’il doit subir. »

982. Est-il nécessaire de faire profession de spiritisme et de croire aux manifestations pour assurer notre sort dans la vie future ?

« S’il en était ainsi, il s’ensuivrait que tous ceux qui ne croient pas ou qui n’ont pas été à même de s’éclairer sont déshérités, ce qui serait absurde. C’est le bien qui assure le sort à venir ; or, le bien est toujours le bien, quelle que soit la voie qui y conduit. » (165-799).