Page:Kardec - Le livre des esprits, 2è édition, 1860.djvu/484

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que vous entendez aujourd’hui par éternité, les anciens ne l’entendaient pas comme vous ? Que le théologien consulte les sources, et comme vous tous il y découvrira que le texte hébreu ne donnait pas au mot que les Grecs, les Latins et les modernes ont traduit par peines sans fin, irrémissibles, la même signification. Éternité des châtiments correspond à l’éternité du mal. Oui, tant que le mal existera parmi les hommes, les châtiments subsisteront ; c’est dans le sens relatif qu’il importe d’interpréter les textes sacrés. L’éternité des peines n’est donc que relative et non absolue. Qu’un jour advienne où tous les hommes se revêtiront, par la repentance, de la robe d’innocence, et ce jour-là plus de gémissements, plus de grincements de dents. Votre raison humaine est bornée, il est vrai, mais telle qu’elle est, c’est un présent de Dieu, et avec cette aide de la raison, il n’est pas un seul homme de bonne foi qui comprenne autrement l’éternité des châtiments. L’éternité des châtiments ! Quoi ! il faudrait donc admettre que le mal sera éternel. Dieu seul est éternel et n’a pu créer le mal éternel, sans cela il faudrait lui arracher le plus magnifique de ses attributs : la souveraine puissance, car celui-là n’est pas souverainement puissant qui peut créer un élément destructeur de ses œuvres. Humanité ! humanité ! ne plonge donc plus tes mornes regards dans les profondeurs de la terre pour y chercher les châtiments ; pleure, espère, expie et réfugie-toi dans la pensée d’un Dieu intimement bon, absolument puissant, essentiellement juste. »

PLATON.

« Graviter vers l’unité divine, tel est le but de l’humanité ; pour y atteindre, trois choses sont nécessaires : la justice, l’amour et la science ; trois choses y sont opposées et contraires : l’ignorance, la haine et l’injustice. Eh