Page:Kardec - Le livre des esprits, 2è édition, 1860.djvu/508

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

quer cette morale. Quel que soit le point de vue, scientifique ou moral, sous lequel on envisage ces phénomènes étranges, chacun comprend que c’est tout un nouvel ordre d’idées qui surgit, dont les conséquences ne peuvent être qu’une profonde modification dans l’état de l’humanité, et chacun comprend aussi que cette modification ne peut avoir lieu que dans le sens du bien.

Quant aux adversaires, on peut aussi les classer en trois catégories : 1° ceux qui nient par système tout ce qui est nouveau ou ne vient pas d’eux, et qui en parlent sans connaissance de cause. À cette classe appartiennent tous ceux qui n’admettent rien en dehors du témoignage des sens ; ils n’ont rien vu, ne veulent rien voir, et encore moins approfondir ; ils seraient même fâchés de voir trop clair, de peur d’être forcés de convenir qu’ils n’ont pas raison ; pour eux, le spiritisme est une chimère, une folie, une utopie, il n’existe pas : c’est plutôt dit. Ce sont les incrédules de parti pris. À côté d’eux, on peut placer ceux qui ont daigné jeter un coup d’œil pour l’acquit de leur conscience, afin de pouvoir dire : J’ai voulu voir et je n’ai rien vu ; ils ne comprennent pas qu’il faille plus d’une demi-heure pour se rendre compte de toute une science. ― 2° Ceux qui, sachant très bien à quoi s’en tenir sur la réalité des faits, les combattent néanmoins par des motifs d’intérêt personnel. Pour eux, le spiritisme existe, mais ils ont peur de ses conséquences ; ils l’attaquent comme un ennemi. ― 3° Ceux qui trouvent dans la morale spirite une censure trop sévère de leurs actes ou de leurs tendances. Le spiritisme pris au sérieux les gênerait ; ils ne rejettent ni n’approuvent : ils préfèrent fermer les yeux. Les premiers sont sollicités par l’orgueil et la présomption ; les seconds, par l’ambition ; les troisièmes, par l’égoïsme. On conçoit que ces causes d’opposition, n’ayant rien de