Page:Kardec - Le livre des esprits, 2è édition, 1860.djvu/92

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un tourment incessant, car ils éprouvent toutes les angoisses que peuvent produire l’envie et la jalousie.

Ils conservent le souvenir et la perception des souffrances de la vie corporelle, et cette impression est souvent plus pénible que la réalité. Ils souffrent donc véritablement, et des maux qu’ils ont endurés et de ceux qu’ils ont fait endurer aux autres ; et comme ils souffrent longtemps, ils croient souffrir toujours ; Dieu, pour les punir, veut qu’ils le croient ainsi.

On peut les diviser en cinq classes principales.

102. Dixième classe. Esprits impurs. ― Ils sont enclins au mal et en font l’objet de leurs préoccupations. Comme Esprits, ils donnent des conseils perfides, soufflent la discorde et la défiance, et prennent tous les masques pour mieux tromper. Ils s’attachent aux caractères assez faibles pour céder à leurs suggestions afin de les pousser à leur perte, satisfaits de pouvoir retarder leur avancement en les faisant succomber dans les épreuves qu’ils subissent.

Dans les manifestations, on les reconnaît à leur langage ; la trivialité et la grossièreté des expressions, chez les Esprits comme chez les hommes, est toujours un indice d’infériorité morale, sinon intellectuelle. Leurs communications décèlent la bassesse de leurs inclinations, et s’ils veulent faire prendre le change en parlant d’une manière sensée, ils ne peuvent longtemps soutenir leur rôle et finissent toujours par trahir leur origine.

Certains peuples en ont fait des divinités malfaisantes, d’autres les désignent sous les noms de démons, mauvais génies, Esprits du mal.

Les êtres vivants qu’ils animent, quand ils sont incarnés, sont enclins à tous les vices qu’engendrent les passions viles et dégradantes : la sensualité, la cruauté, la fourberie, l’hypocrisie, la cupidité, l’avarice sordide. Ils