Page:Kardec - Le livre des esprits, 2è édition, 1860.djvu/93

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font le mal pour le plaisir de le faire, le plus souvent sans motifs, et par haine du bien ils choisissent presque toujours leurs victimes parmi les honnêtes gens. Ce sont des fléaux pour l’humanité, à quelque rang de la société qu’ils appartiennent, et le vernis de la civilisation ne les garantit pas de l’opprobre et de l’ignominie.

103. Neuvième classe. Esprits légers. ― Ils sont ignorants, malins, inconséquents et moqueurs. Ils se mêlent de tout, répondent à tout, sans se soucier de la vérité. Ils se plaisent à causer de petites peines et de petites joies, à faire des tracasseries, à induire malicieusement en erreur par des mystifications et des espiègleries. À cette classe appartiennent les Esprits vulgairement désignés sous les noms de follets, lutins, gnomes, farfadets. Ils sont sous la dépendance des Esprits supérieurs, qui les emploient souvent comme nous le faisons des serviteurs.

Dans leurs communications avec les hommes, leur langage est quelquefois spirituel et facétieux, mais presque toujours sans profondeur ; ils saisissent les travers et les ridicules qu’ils expriment en traits mordants et satiriques. S’ils empruntent des noms supposés, c’est plus souvent par malice que par méchanceté.

104. Huitième classe. Esprits faux-savants. ― Leurs connaissances sont assez étendues, mais ils croient savoir plus qu’ils ne savent en réalité. Ayant accompli quelques progrès à divers points de vue, leur langage a un caractère sérieux qui peut donner le change sur leurs capacités et leurs lumières ; mais ce n’est le plus souvent qu’un reflet des préjugés et des idées systématiques de la vie terrestre ; c’est un mélange de quelques vérités à côté des erreurs les plus absurdes, au milieu desquelles percent la présomption, l’orgueil, la jalousie et l’entêtement dont ils n’ont pu se dépouiller.