alors en France un seul penseur, un seul écrivain qui comprit mieux qu’elle que ce n’est pas « de pain seulement que l’homme peut vivre ». Quant à ce qu’on nous dit de l’orgueil de ses exigences et de ses protestations, jamais cet orgueil n’exclut chez elle la charité, le pardon des offenses, une patience sans bornes basée sur la pitié envers les insulteurs eux-mêmes. George Sand s’est montrée maintes fois, au contraire, dans ses œuvres, subjuguée par la beauté de ces vérités chrétiennes, en créant à plusieurs reprises, dans ses ouvrages, des types du pardon le plus sincère et de l’amour… »
Les lignes que nous venons de citer suffisent pour faire comprendre parfaitement le premier article de Dostoïewsky : La mort de George Sand, écrit sous l’impression toute fraîche de la nouvelle de sa fin et que nous allons citer en partie maintenant…
« C’est en apprenant sa mort que j’ai compris seulement toute la place que ce nom occupait dans ma vie, tout l’enthousiasme et l’adoration que j’avais voués à ce poète et combien je lui devais de joie et de bonheur ! Je parle ici avec hardiesse, car c’est bien là l’expression de ce que je ressentais. George Sand est une de nos contemporaines, à nous autres, idéalistes russes de 1840, dans le sens le plus complet du mot. C’est, — dans notre siècle puissant, épris de lui-même et malade en même temps, plein d idées indécises et de désirs irréalisables, — un de ces noms qui, surgissant là-bas dans le pays des miracles sacrés, ont attirés à eux, de notre Russie, ce pays en état de formation perpétuelle, une somme énorme de pensées, d’amour, de nobles élans, de vie et de convictions profondes. Mais nous n’avons nullement à nous en plaindre ! En exaltant des noms comme celui de George Sand et en s’inclinant devant