Il est curieux de noter qu’à ce moment, où se jouait le finale de son drame conjugal, George Sand se souvint d’une amie qui avait été la spectatrice émue des tristes péripéties de ses premiers actes, la sage et vaillante conseillère de la Brède, Zoé Leroy, et elle lui écrivit, après un long silence, une lettre où elle l’invitait à venir la rejoindre à Bourges et lui racontait sa vie pendant ces dernières années. À ce qu’il paraît, Zoé Leroy ne put donner suite à cette invitation et ne vint pas à Bourges. Mais tous les autres amis de Mme Dudevant se réunirent autour d’elle ce jour-là ; les Fleury, Rollinat, Néraud, Planet, Papet, Duteil, tous vinrent à Bourges. D’autres encore accoururent de tous les points de la France. Entre autres Émile Regnault, son « frère » d’autrefois[1]. Il lui fit amende honorable « d’avoir épousé contre elle une mauvaise querelle », c’est-à-dire d’avoir pris parti contre elle, lors de sa rupture avec Sandeau. Le public fut donc très nombreux dans la salle le jour des débats. Le défenseur d’Aurore fut encore Michel. Thiot-Varennes plaida pour Dudevant. George Sand entra dans la salle du tribunal au bras de Michel ; elle portait une robe blanche, une capote de même couleur, une collerette tombante en dentelles et un châle à fleurs[2], — raconte le chroniqueur du Droit. Le lendemain, le même journal nous apprend en outre que sa voilette était à demi baissée. Thiot-Varennes en prenant la parole dit que toute la faute retombait sur Aurore, que les époux avaient vécu d’accord aussi longtemps qu’elle