Page:Karenin - George Sand sa vie et ses oeuvres T2.djvu/330

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n’avait pas changé et n’avait pas cherché le bonheur ailleurs, etc. Il prétendit qu’ensuite, « entraînée par des penchants qu’elle ne voulut pas dominer, elle conçut une passion et y céda » ; que Dudevant avait appris que sa femme « adorée » l’avait trahi ; que dans sa générosité il avait tout pardonné ; qu’Aurore elle-même reconnaissait cette générosité dans une de ses lettres… Alors Thiot-Varennes lut un fragment de la lettre d’Aurore Dudevant du 8 novembre 1825 (dont nous avons parlé à propos d’Aurélien de Sèze), mais en ayant soin de ne lire que les passages où Aurore avouait qu’elle aimait ailleurs, puis les lignes où elle faisait appel à la bonté, à la générosité et à l’aide de son mari, etc… Il expliquait ensuite les causes de la froideur de Casimir par la divergence de leurs natures et de leurs caractères. Alors il passa à la rupture survenue en 1828, au départ pour Paris en 1831, à la pension de trois cents francs par mois qu’Aurore recevait de son mari, quoiqu’elle gagnât déjà beaucoup elle-même par son travail. Thiot-Varennes remarqua ensuite que quoique le traité du mois de février ne dût entrer en vigueur qu’à partir du 11 novembre, une plainte était déjà présentée le 30 octobre ; que le 12 novembre une nouvelle entente avait eu lieu ; que Dudevant pouvait alléguer pour sa défense tout ce qu’il voulait, même des faits qui seraient au désavantage d’Aurore ; que c’était dans l’intérêt de ses enfants qu’il avait voulu les garder et conserver la fortune ; et, comme preuve de l’immoralité de George Sand, Varennes lut un fragment d’un de ses romans, paru dans la Revue des Deux-Mondes ; enfin, il conclut à ce que le tribunal déboutât George Sand de sa plainte et à ce que le verdict du tribunal de première instance fut annulé.

Michel commença son plaidoyer en exprimant le regret