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« Il me faudra une dizaine de jours de repos absolu pour me remettre, après je commencerai mon métier de commis voyageur en concert et tirerai à vue et à oreilles sur Lyon, Marseille et Bordeaux. Si, au mois d’août, vous étiez encore à Nohant, nous pourrions réaliser notre ancien projet de Festival à Châteauroux.

« En tout cas, à moins que Jeanny[1] ne lâche les chiens et les bêtes fauves des environs contre moi, je viendrai prendre congé de vous à Nohant, car je vous avouerai tout naïvement que j’ai grand désir de vous revoir encore avant de quitter la France pour plusieurs années probablement.

« Bien à vous de cœur.
« Liszt.

« Port Marty, 30 mai 44.

« P.-S. — Dites à Chopin la vive part que je prends à son chagrin[2]. »

Enfin nous trouvons dans le volume des lettres imprimées de Liszt une missive datée de Lisbonne. 1845, dans laquelle le grand pianiste raconte à George Sand sa rencontre avec leur ami d’autrefois, Blavoyer[3], et lui recommande une personne qu’il lui avait adressée, tout cela sur le ton le plus amical.

Ces lettres mettent à néant l’opinion soutenue par Mme Ramann, que Chopin nourrissait des sentiments hostiles envers Liszt par suite des mauvais rapports de ce dernier avec

  1. Paysan berrichon, demi-chasseur, demi-devin, prototype de Monny-Robin.
  2. La mort de son père.
  3. Voir p. 326.