L’Amour ou les éléments : le soleil, le ciel, la terre, l’eau, le feu.
Dieu, ou la prière, et l’Adoration.
Ce canevas a servi à George Sand pour écrire son livre curieux, où la thèse est développée en sens inverse. Un philosophe, maître Albertus, qui, selon l’auteur, paraît vivre dans notre siècle, mais qui, en réalité, vit hors du temps et de l’espace, élève une jeune fille, confiée à ses soins, Hélène, enfant de son vieil ami, fabricant d’instruments de musique, Meinbacker, qui ne lui avait laissé en héritage que des dettes et une mystérieuse lyre à sept cordes. Hélène s’occupe de philosophie chez Albertus, comme les autres disciples de ce maître : Hans, Karl, Wilhelm, etc., dont chacun personnifie une certaine tendance de l’esprit humain. Pourtant Hélène fait de médiocres progrès en philosophie. Elle est attirée vers la poésie et vers la musique, arts qui lui sont défendus, dans la crainte qu’ils ne troublent sa raison, car on avait précédemment remarqué que la musique provoquait chez Hélène des extases qui ressemblaient à de la folie ou au somnambulisme. Ce n’était toutefois rien moins que les manifestations chez elle du génie musical, incomprises par son entourage. Or, la lyre à sept cordes n’est pas un instrument ordinaire. Elle a été faite de temps immémorial, par un certain Adelsfreit, ancêtre du vieux Meinbacker, et elle porte, gravés, ces mots mystérieux :
À qui vierge me gardera
La richesse,
À qui bien parler me fera
La sagesse.
À quiconque me violera
La folie
Et, sil me brise, il le paira
De sa vie.