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pondance très active s’ensuivit, correspondance encore inédite, mais heureusement conservée et qui présente non seulement le plus palpitant intérêt pour l’historien et pour le psychologue, mais qui offre encore un grand charme pour tout lecteur, car on y voit deux grands écrivains montrant leur âme à nu, causant de toutes choses avec abandon et franchise, intimement, simplement, tout en admirant et en reconnaissant mutuellement le talent, le mérite de chacun d’eux. Ils s’intéressent aux œuvres l’un de l’autre, donnent et demandent des conseils[1], se communiquent leurs projets, leurs espérances. La lecture de ces lettres n’est pas moins attrayante que celle de la correspondance de Gœthe avec Schiller, de Pouchkine avec Joukovsky.

On retrouve l’écho et le reflet de cette illustre amitié dans les belles pages et les paroles émues que nous ont laissées ces deux grands écrivains en parlant l’un de l’autre.

Outre les passages de l’Histoire de ma Vie consacrés à son ami, après sa mort George Sand écrivit une notice spéciale qui a été publiée en guise de préface à l’édition des Œuvres complètes de Balzac éditée par Houssiaux en 1855. Quant à Balzac, comme nous l’avons déjà dit, il a d’abord représenté George Sand sous le nom de Camille Maupin ou de Félicité des Touches dans son roman de Béatrix. Nous trouvons ensuite dans ses lettres plusieurs passages fort sympathiques sur George Sand, dont le plus intéressant, si on ne compte pas la lettre à Mme Hauska que nous venons de citer, se trouve dans une lettre datée de 1839, adressée à sa sœur Mme Surville et insérée dans la Correspondance de Balzac, lettre que Mme Surville repro-

  1. Nous avons mentionné dans le chapitre ix l’enthousiasme de Balzac pour Gabriel et ses conseils à George Sand d’en faire un drame pour le théâtre.