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Page:Karenin - George Sand sa vie et ses oeuvres T3.djvu/172

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Comme je ne puis obtenir d’eux aucune satisfaction par une autre voie que par la voie de la justice, à mon retour à Vienne je porte plainte contre ces deux messieurs. Le public qui fut témoin des insultes qu’on me fit, apprendra en son temps le jugement du tribunal.

Je déclare, en outre, que jamais je ne me suis vanté d’aucune aventure galante avec George Sand, ni devant M. Saphir, ni devant le comte Auersperg, ni devant qui que ce soit, et je suis fermement convaincu que le noble comte, mon ami vénéré, ne l’a jamais dit à Henri Heine.

Toute cette fable parut d’abord dans la Lutèce, de Heine. Tant qu’il ne s’est agi que de moi, j’ai trouvé inutile de parler. J’ai méprisé alors les attaques de Heine et je les méprise encore aujourd’hui. Mais ce passage de son livre ne me touchait pas seul, il touchait à la réputation d’une dame à l’estime de laquelle je tenais trop pour pouvoir me laisser soupçonner sans protester. Je lui écrivis et je reçus la réponse que je transcris ici, avec l’autorisation qui m’a été donnée, afin de me défendre des dernières attaques.

(Venait la lettre de Mme Sand : Non, non, mon cher Dessauer, etc., que nous avons citée à la page 144, puis, Dessauer, continuait) :

Je trouve inutile tout autre commentaire à ce sujet, et en toute confiance j’abandonne au lecteur de prononcer son jugement. Je remercie enfin les amis qui, en mon absence et à mon insu, ont pris la parole pour moi, et je confirme la vérité de leur communication quant à une demande d’argent que me fit Henri Heine et que je refusai.

Joseph Dessauer.


Vienne, 3 septembre 1855.

Quant à « l’homme irréprochable » invoqué par Heine, le comte d’Auersperg, il réfuta catégoriquement l’allégation de Heine. Le comte d’Auersperg était en ce moment à Paris et ce n’est qu’à son retour qu’il reçut la lettre de Dessauer et lui répondit. Dessauer publia encore cette lettre[1]dans la Presse.

  1. Les lettres précédentes furent toutes copiées par nous sur les autographes ou sur les vieux journaux où elles parurent. Nous empruntons par contre la lettre du comte Auersperg au livre du docteur Bruno de Frankl (p. 73).