qu’aucun de ses critiques ni de ses biographes n’a jamais nommée (quoique M. Ladislas Mickiewicz l’ait déjà citée dans les Mélanges) et qui reste de nos jours inconnue même aux sandistes les plus fervents. Nous la nommerons tout à l’heure, après avoir précisé les faits.
Mickiewicz avait, dès le 22 décembre 1840, ouvert son cours de littératures slaves au Collège de France. La gloire s’en répandit bientôt en dehors des cercles purement universitaires et amena dans son auditoire une foule de jeunes gens et toute une série d’hommes les plus éminents de l’époque : savants, artistes et auteurs. Déjà, M. Christian Ostrowski, traducteur en français de Mickiewicz, avait cité dans la préface de la seconde édition de cette traduction, parue en 1844, un article de M. Hippolyte Lucas qui, en parlant des leçons de Mickiewicz en 1842, disait :
… MM. Ampère, de Montalembert, de Salvandy, Michelet, Sainte-Beuve, George Sand, telles sont les personnes qui viennent s’emparer, au nom de la civilisation, de ce nouvel hémisphère de la pensée que le savant Polonais est chargé de lui découvrir…[1].
M. Ladislas Mickiewicz de son côté cite dans la Vie de son père plusieurs passages de lettres de M. Dumesnil[2] à ses parents, qui leur écrivait en 1841 qu’il fréquentait beaucoup les leçons de Mickiewicz et que lorsque, fatigué d’écrire, il levait sa tête, il ne savait pas trop qui regarder surtout : le professeur ou Mme Sand[3].
Enfin, tout dernièrement, nous avons pu lire dans la Correspondance inédite de Sainte-Beuve, parue en 1904, la lettre de Sainte-Beuve à Mme Juste Olivier, datée du 23 janvier 1841, où il dit à sa correspondante :