Aller au contenu

Page:Karenin - George Sand sa vie et ses oeuvres T3.djvu/403

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

quilles et tu peux dormir sur les deux oreilles. Moi, j’ai la tête cassée de cette Fanchette.

Maintenant nous sommes en train d’organiser un journal pour la Châtre. La seule difficulté était d’avoir un imprimeur qui voulût faire de l’opposition. M. François a levé l’obstacle en se chargeant de faire imprimer à Paris. Fleury en est comme un fou. Il fait des chiffres, des comptes, des listes, des projets, et François part demain matin, s’il trouve de la place dans la voiture d’Issoudun ou dans le jour, par celle de Châteauroux. Je ne lui remets pas de lettre pour toi, tu auras celle-ci plus tôt par la poste…

Elle lui écrit encore le 18 novembre[1] :

… Je suis dans la politique jusqu’aux oreilles ; nous dressons des listes, nous faisons des comptes, des aperçus. Nous réussirions à faire un journal de localité ; c’est là le résultat de Fanchette, Le journal ministériel de l’Indre attaque et insulte. On n’a pas d’organe pour lui répondre. « Donc, s’écrie tout le monde, il en faut un, il faut un journal d’opposition. » Et tout le monde se réveille, et tout le monde est prêt à souscrire.

Je pars le 29, pas de place auparavant…

Quelques jours plus tard (nous présumons que ce fut le 26), elle dit encore dans une lettre à son fils dans laquelle elle lui décrit avec verve et entrain la scène du règlement d’un nouveau bail avec ses fermiers, les Meillant :

Nous travaillons toujours à organiser le journal la Conscience populaire ou quelque chose comme ça. Je viens d’écrire à M. Barbançois de venir dîner avec moi bien vite avant mon départ…

Et dans la nuit du 27 au 28, elle s’empresse d’annoncer allègrement la naissance et le baptême du nouveau journal (après quelques lignes consacrées encore aux pourparlers avec le fermier).

Cher mignon,

Encore une journée en sabots et une soirée de chiffres. Je m’abrutis, mais je me porte bien… Ce soir j’ai eu à dîner Planet, Duteil, Fleury, Néraud et Duvernet. C’était la réunion décisive pour la fondation et le

  1. Inédite.