Page:Karenin - George Sand sa vie et ses oeuvres T3.djvu/408

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Comme cela arrive presque généralement dans les entreprises dirigées par plusieurs, prétendant à des droits égaux, dès le début il s’éleva entre les rédacteurs des querelles et des disputes soi-disant « de principes ». Ceux qui réclamaient instamment la collaboration de George Sand, lui imputèrent le désir de leur « imposer » quelque chose, lorsque d’un côté, elle essaya de gagner Borie à leur propre cause et de lui faire accepter la direction de leur Revue et que de l’autre elle recommanda à ses amis de l’agréer. Ils l’accusèrent de faire l’autocrate, — elle qui avait consenti à leur sacrifier son temps précieux, en prenant sur elle le fardeau de la rédaction. Et brusquement ils la trouvèrent « sublime », quand elle renonça avec joie à cette corvée. Bref, ils se montrèrent si ingrats qu’elle en fut justement étonnée et leur écrivit la lettre indignée qu’on peut lire à la page 306 du deuxième volume de la Correspondance, lettre adressée à Planet. George Sand s’y montre stupéfaite de voir ses amis apprécier bien plus les avantages de sa collaboration littéraire, que son adhésion morale, son entière solidarité d’idées avec eux.

George Sand donna à l’Éclaireur de l’Indre environ neuf articles et lettres signés. De plus plusieurs de ses écrits publiés ailleurs y furent réimprimés. Il y parut encore bon nombre d’articles ou d’entrefilets anonymes écrits par elle et qu’il serait difficile de retrouver de nos jours[1]. En fait d’œuvres signées, nous y trouvons : la Lettre d’introduction aux fondateurs de « l’Éclaireur de l’Indre » ; l’article sur les Ouvriers boulangers de Paris ; la Lettre d’un paysan de la Vallée Noire écrite sous la dictée de Blaise Bonnin ; la Lettre aux rédacteurs à propos de la pétition pour l’organisation du travail ; trois articles sur la Politique et le Socialisme ; la Réponse à diverses objections (suite des articles précédents) ; un compte rendu de l’Histoire des dix ans de Louis Blanc ; la Préface du livre de Jules Néraud : la Botanique de l’enfance, et l’étude d’ethnographie locale sur le Cercle hippique de Mézières-en-Brenne.

  1. Nous espérons pourtant que notre ami M. Ageorges fera un jour cet intéressant travail, auquel il est si bien préparé par ses recherches antérieures et sa vénération pour le grand poète du Berry.