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Page:Karenin - George Sand sa vie et ses oeuvres T3.djvu/438

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CHAPITRE V

(1842-1846)


Le phalanstère du square d’Orléans. — Le livre de W. von Lenz. — Désaccords. — Mlle de Rozières. — Maurice et Solange. — Isidora. — Les Mères de famille dans le beau monde. — Lettres inédites de Chopin.


De 1841 à 1846, George Sand passait régulièrement ses hivers à Paris et ses étés à Nohant. Puis elle prolongea ses séjours à la campagne jusqu’au commencement de l’hiver, ne revenant qu’à la fin de novembre ou dans la première dizaine de décembre à Paris, auprès de son malade ordinaire, qui, de son côté, passait à Nohant tout l’été et une partie de l’automne. En l’automne de 1842, Mme Sand et Chopin quittèrent la rue Pigalle et vinrent s’installer rue Saint-Lazare, où ils louèrent dans le square d’Orléans (ou cité d’Orléans ou cour d’Orléans), les appartements numéros 5 et 9. L’appartement de leur amie Mme Marliani était au 7.

Mme Sand s’exprime ainsi dans l’Histoire de ma Vie : Nous avions quitté les pavillons de la rue Pigalle, qui lui déplaisaient, pour nous établir au square d’Orléans, où la bonne et active Marliani nous avait arrangé une vie de famille. Elle occupait un bel appartement entre les deux nôtres. Nous n’avions qu’une grande cour, plantée et sablée, toujours propre, à traverser pour nous réunir tantôt chez elle, tantôt chez moi, tantôt chez Chopin, quand il était disposé à nous faire de la musique. Nous dînions chez elle tous ensemble, à frais communs. C’était une très bonne association, économique, comme toutes les associations, et qui me permettait de voir du monde chez Mme Marliani, mes amis plus intimement chez moi, et de prendre mon travail à l’heure où il me convenait de me retirer. Chopin se réjouissait aussi d’avoir un beau salon isolé, où il pouvait aller com-