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Page:Karenin - George Sand sa vie et ses oeuvres T4.djvu/113

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du Peuple. La note de Daniel Stern ne peut donc nullement être comprise dans le sens que Thoré prenait part à l’Ami du Peuple, Mme Sand au journal de Sobrier, ou ce dernier au journal de Raspail, etc.

M. Monin cite dans son article la très intéressante lettre de George Sand à Thoré, parue dans la Vraie République du 2 mai et point réimprimée dans la Correspondance. Elle est importante et décisive pour la question, qui nous occupe.

Mon cher Thoré, puisque vous voulez la vraie République comme je l’entends, avec toutes ses conséquences et son développement, j’accepte l’offre que vous me faites de participer à la collaboration de votre journal, et je vous autorise à regarder cette collaboration comme exclusive de toute autre de ma part dans les journaux et quotidiens.

Tout à vous de cœur.

George Sand.

Donc, nous devons nous fier à cette promesse formelle de Mme Sand et ne pouvons que nous joindre à l’opinion de M. Monin qui dit : « Jusqu’à preuve du contraire, et nous n’en voyons aucune, il faut croire George Sand sur parole, lorsqu’elle garantit au citoyen Thoré sa collaboration exclusive. »

Le premier article de George Sand dans la Vraie République est l’article déjà mentionné : Devant l’Hôtel de Ville, qui parut dans ce journal le 2 mai. Le second intitulé la Question sociale, fut inséré le 4 mai, juste le Jour de l’ouverture de l’Assemblée nationale. Il est très remarquable, parce qu’il est comme une prière et un avertissement adressés à la majorité de cette assemblée, aux modérés, c’est-à-dire les conservateurs et républicains non socialistes : elle les prie de prêter une attention particulière aux questions qui agitent surtout les masses et dont la résolution par l’Assemblée nationale est passionnément attendue, et elle les avertit de ne pas pousser ces masses et le pays au désespoir et à une catastrophe. Cet écrit très bref est tellement significatif et exprime si justement la position que George Sand occupait alors par rapport à la « majorité » et à la « minorité » de