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Cabinet
du

préfet de police

Paris, 21 janvier 1862.
Madame[1],

J’ai l’honneur de vous adresser ci-joint un permis de circuler destiné à remplacer le passe-port que vous avez demandé et qui ne peut être délivré à cause de certaines formalités que l’absence de Mme Sand ne permet pas de remplir. Veuillez, etc…

le secrétaire particulier,
G. Faujoux.


Cabinet
du

préfet de police

Paris, le 21 janvier 1852.

Laissez circuler librement de La Châtre à Paris Mme Sand.

le préfet de Police,
Al. Maupas.

Il n’est que trop évident que le 21 janvier George Sand n’était pas encore à Paris et les lignes de sa lettre à Duvernet, datée du 22 janvier de Nohant, deviennent parfaitement claires :


Cher ami,

Je vais à Paris après m’être assurée des intentions qu’on pouvait avoir à mon égard. Elles sont rassurantes, on m’a même expédié un laissez-passer signé Maupas. Je ne veux pas écrire le principal but de mon voyage ; je te le dirai si je te vois auparavant ou au retour. Mais tu peux le deviner. Si je ne réussis pas, je n’aurai du moins rien empiré, et j’aurai fait mon devoir à mes risques et périls[2]

La suite de cette lettre est consacrée à des détails relatifs au payement d’une somme de mille francs empruntée par Mme Sand

    préfet de police, il seconda avec beaucoup de zèle la politique de Louis-Napoléon jusqu’à la veille du coup d’État, et pourtant il résigna ses fonctions peu de jours avant le 2 décembre dont il avait préparé le succès. Membre de la Commission consultative il fut envoyé en province pour sonder l’état politique des départements et, vers la fin de sa vie, nommé conseiller d’État.

  1. Cette lettre doit avoir été adressée à la comtesse Apolline de Villeneuve, femme du cousin de George Sand. (Voir notre vol. I, p. 196.)
  2. Correspondance, vol. III, p. 271.