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Page:Karenin - George Sand sa vie et ses oeuvres T4.djvu/198

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de ma part ! Mais, fichtre, qu’ils parlent pour eux ! Il y en a bien d’autres qui ne seront pas fâchés de revenir coucher dans leur lit, ne fût-ce que le Vigneron…

Nous avons retrouvé dans les papiers de Mme Sand la très intéressante réponse du secrétaire de M. de Persigny[1], M. Cavet, écrite au nom du ministre.

Cabinet

DU MINISTRE DE l’iNTÉRIEUR.

— Paris, 1er février 1862.

Madame,

M. de Persigny, sensible à l’aimable et bonne lettre que vous voulez bien lui écrire en date du 31 décembre (sic !), me charge de vous remercier et d’avoir l’honneur de vous dire que votre maire sera accueilli comme il le mérite et que, quant aux recommandations que vous aviez faites précédemment en faveur de quelques détenus, les papiers se sont égarés, ce qui arrive quelquefois ici ; ayez donc la bonté d’écrire de nouveau, madame, et pour plus de sûreté, veuillez m’adresser la lettre.

Daignez agréer, madame, l’assurance de mon respect.

Cavet.

Il est très curieux de rapprocher cette lettre de M. Cavet avec une lettre[2], retrouvée dans le même paquet des papiers de George Sand et écrite par ce même « maire » — M. Aulard — auquel la précédente missive fait allusion. C’est à son nom encore (soit dit entre parenthèses) que Mme Sand avait prié la comtesse de Villeneuve de lui répondre au moment où elle lui demandait le laissez-passer pour aller à Paris :

Madame et bien chère bienfaitrice.

Je m’empresse de vous écrire à mon arrivée à Nohant pour vous faire part de mon entrevue avec M. le préfet. M. Cavet a parfaitement

  1. Jean-Gilbert-Victor Fialin, comte (plus tard duc) de Persigny, né en 1808, mort à Nice en 1872, homme politique et intime ami de Louis-Napoléon, fut d’abord militaire, légitimiste, puis républicain et enfin bonarpartiste, partisan dévoué de Napoléon et favori omnipotent. Il fut nommé ministre de l’Intérieur le 22 janvier 1862.
  2. Correspondance, vol. III, p. 273.