Page:Karenin - George Sand sa vie et ses oeuvres T4.djvu/200

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dont vous savez si bien prendre l’initiative, permettez-moi, madame et chère bienfaitrice, de vous offrir l’hommage de votre vieil ami.

Aulard.

P.-S. — Un million d’amitiés à Manceau, Maurice, Lambert… Le personnel du château se porte à merveille et me charge d’être son interprète auprès de sa bonne maîtresse…

Nous voyons en outre par cette lettre que Maurice et Manceau avaient suivi George Sand à Paris ; et, effectivement, entre janvier et avril, nous n’avons pas une seule lettre de Mme Sand à son fils[1].

Peu après, George Sand adressa la lettre suivante à M. Maupaa, alors préfet de Police[2] :

Paris, le 1er février 1852.

Monsieur,

Ayez l’obligeance de vouloir bien rappeler à M. de Persigny que je lui ai demandé l’élargissement des personnes arrêtées ou poursuivies à La Châtre. Elles sont trois : M. Fleury, ex-représentant, absent ; M. Périgois et M. Émile Aucante, prisonniers. Je demande l’abandon de l’instruction commencée contre elles, et je la demande comme un acte de justice, puisque je puis répondre sur ma tête de ces trois personnes, comme n’ayant en rien justifié les soupçons formulés contre elles.

J’ai nommé aussi M. Lebert, notaire, compromis plus sérieusement et coupable, selon l’acte d’accusation, d’avoir rassemblé les habitants de sa commune avec l’intention de les insurger. Je puis encore répondre des intentions de M. Lebert, homme d’ordre, de science et de haute moralité. Il a eu la résolution d’empêcher des actes de violence et de protéger, par son influence et sa fermeté, la propriété et les personnes que menaçait l’insurrection annoncée des communes voisines. Si j’avais été à sa place, j’en eusse fait autant, et je suis très peu partisan des insurrections de paysans.

Voilà ce que j’ai demandé à M. le ministre, non comme une faveur

  1. George Sand écrit à son cousin René de Villeneuve, le 31 janvier : « Je vis cachée, afin de pouvoir travailler et suis censée être repartie pour la campagne. »
  2. Dans la Correspondance, vol. III, p. 274, cette lettre est adressée « à M. le chef du cabinet du ministre de l’Intérieur ».