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Page:Karenin - George Sand sa vie et ses oeuvres T4.djvu/205

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malade ». Le 2 février, il était venu au moment où elle avait été voir d’Orsay, et le 3 février, alors qu’il déjeunait chez elle, d’Orsay envoya à Mme Sand le mot suivant :

Chère Madame Sand[1],

Votre lettre est arrivée à temps, j’ai rencontré hier Napoléon qui doit partir pour Londres aujourd’hui où il ne doit rester que quatre ou cinq jours. Je lui ai écrit ce matin, il a reçu votre lettre au saut du lit, et je suis convaincu qu’il fera ce que je lui ai demandé, c’était d’aller voir Persigny avant son départ.

Vous avez bien raison de m’aimer car je vous aime autant que je vous admire, c’est tout dire.

Votre très sincère,

d’Orsay.
3 février 1852.

Immédiatement après ces deux lettres au prince, George Sand en écrivit une à M. de Persigny.

Monsieur,

Le prince Napoléon Bonaparte me dit de votre part que vous admettrez ma demande pour plusieurs détenus de mon département. J’y comptais bien, puisque vous avez voulu m’entendre vous parler en leur faveur. Sur le conseil du prince, je vous envoie de nouveau les noms de ceux auxquels je m’intéresse particulièrement et dont je vous ai déjà désigné quelques-uns que vous avez acceptés généreusement. Mais le prince veut que ses efforts aient servi aussi à ma satisfaction et qu’en son nom j’obtienne de vous encore quelques élargissements. Il me dit : « Osez, M. de Persigny est bon, il ne voudrait pas me laisser croire que je suis absolument impuissant à seconder les vues généreuses qu’il a émises lui-même. » Je vous ai demandé d’être impartial et juste et de ne pas regarder la pensée comme un attentat. Mais si vous vouliez n’être que bon pour moi, j’accepterais encore avec beaucoup de reconnaissance et de toute la sincérité d’un cœur qui a bonne mémoire du bien.

George Sand.

Paris, 3 février 1852. Rue Racine, 3.

Déjà désignés : Émile Aucante, Alphonse Fleury, Ernest Périgois, Fulbert Martin, Lebert (notaire) de La Châtre.

  1. Lettre inédite, trouvée dans les papiers de George Sand.