Page:Karenin - George Sand sa vie et ses oeuvres T4.djvu/22

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dence d’un côté, sur la folie et la faiblesse de l’autre, qu’elle explique du reste comme le reflet sur la « vie personnelle de la corruption et de la folie de l’époque ».)

Venez me donner la main un instant, vous, éprouvé par tous les genres de martyre. Quand même vous ne me diriez rien que je ne sache, il me semble que Je serais fortifiée et sanctifiée par cette antique formule qui consacre l’amitié entre les hommes.

J’ai reçu une de vos brochures, mais non la lettre à Carlo-Alberto, à moins que vous ne l’ayez envoyée après coup et qu’elle ne soit à Paris. Les traductions me sont venues aussi. Remerciez pour moi…

Mazzini donna suite à sa promesse et en l’automne de 1847, il séjourna quelque temps à Nohant. Au moment de partir, il oublia dans sa chambre une bague qui lui avait été donnée par sa mère.

Les trois lettres de George Sand à Mazzini qui sont imprimées dans le volume III de la Correspondance aux dates de « novembre 1850 », « 24 décembre 1850 » et « 22 janvier 1851 », sont en réalité d’avant la révolution et doivent être datées de novembre 1847, du 24 décembre 1847 et du 22 janvier 1848. Elles se rattachent justement à cet épisode du court séjour de Mazzini à Nohant. Quoiqu’elles soient imprimées, nous citerons ces trois lettres d’abord pour que le lecteur puisse se convaincre lui-même que leur ton général, l’absence des nouvelles politiques qui faisaient les frais de toutes les lettres ultérieures de George Sand à Mazzini entre 1848-1853, ainsi que les détails personnels, prouvent que ces lettres se rapportent à l’hiver de 1847-1848. Puis, elles nous renseignent d’une manière très précise sur le caractère quelque peu mystique de l’amitié et des causeries de George Sand et de Mazzini. Enfin, ces lettres peignent à merveille l’état d’âme de George Sand à la veille des événements et rappellent singulièrement, comme on le voit déjà par les vagues allusions de la lettre du 28 juillet, les pages du Piccinino que nous avons citées[1]. Elles sont comme le prologue de tout ce que Mme Sand écrivit et fit en 1848.

  1. Voir vol. III.