Page:Karenin - George Sand sa vie et ses oeuvres T4.djvu/231

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Desages à Brest, il m’a dit alors que cela s’était fait en dehors de son action. Mais comme cette dernière mesure pourrait en faire craindre une plus sévère que j’ai cherché à prévenir, hier soir j’ai vu M. le président de la République qui a pris note et m’a fait espérer qu’il donnerait suite à la promesse qu’il avait faite à Mme Sand…

Le général Baraguay auquel George Sand s’était adressée en outre pour son neveu, Oscar Cazamajou, qui servait dans les spahis, le général, disons-nous, avait déjà écrit à Mme Sand elle-même à propos de ses deux protégés, le 7 février (mars ?) :

Paris, 7 février 1852.
Madame,

Je m’étais empressé de prévenir Mme Pauline Roland que M, Luc Desages, gendre de Pierre Leroux, ne serait pas déporté à Cayenne et que j’intercédais près du ministre de la Guerre pour qu’il fût seulement exilé. Je vais lui faire part de la bonne nouvelle que vous me donnez aujourd’hui. Vous devez gagner toutes les causes que vous plaidez, madame, je voudrais bien qu’il en fût ainsi de toutes celles dont vous me chargerez. Afin de ne pas perdre de temps j’ai écrit hier au colonel du 2^ régiment de spahis pour lui recommander M. Cazamajou, votre neveu, et lui demander de le pourvoir d’un des emplois de maréchal de logis qui seront prochainement vacants dans son régiment

Je suis charmé, madame, de trouver une occasion de vous être agréable et de vous offrir l’expression de mon respectueux hommage.

Général Baraguay d’Hilliers.

Le 21 mars il lui écrit encore, et après quelques lignes consacrées au jeune Cazamajou, il revient à la question Desages :

…J’ai rappelé, il y a huit jours, au président la promesse qu’il vous avait faite, madame, de commuer la peine de la déportation eu celle de l’exil en faveur de M. Luc Desages. Le prince a paru surpris de le savoir encore en prison. J’espère donc que M. Desages recouvrera la liberté…

Sur l’enveloppe : Madame Georges (sic) Sand.
Paris, n° 3, rue Racine.
République française
Ministère de la Justice
Cabinet du garde des sceaux.
Madame,

M. le ministre de la Justice aura l’honneur de vous recevoir mardi 30 à 4 heures de l’après-midi. La commission des grâces n’a pas encore