Page:Karenin - George Sand sa vie et ses oeuvres T4.djvu/235

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que vous me demandez. Vous pouvez venir à la préfecture mercredi prochain à une heure… etc., etc. (!!!). »

Quant à ceux pour qui George Sand s’adressait à tout ce monde officiel, on ne peut vraiment lire sans en être profondément ému les lettres d’Alexandre Lambert, d’Émile Aucante, Fulbert Martin, Luc Desages, Ernest Périgois, Patureau-Francœur, de Mmes Lumet ou Lise Perdiguier et d’un grand nombre d’autres, soit de la prison de Châteam-oux, des forts d’Ivry et de Bicêtre, soit de la cale des vaisseaux les emmenant en Afrique, de Bruxelles, de Toulon et de Londres, parfois même… de quelque grange ou de quelque coin de la forêt où ils se cachaient. Et quelle reconnaissance enthousiaste respirent les lettres des amis, des parents qui s’empressent d’annoncer à Mme Sand la libération ou le retour au bercail de leur père, frère ou mari, à cette chère et vénérée Mme Sand dont les soins pieux pour leurs proches leur étaient restés inconnus jusqu’à ce jour-là. Il est douteux que quelque autre écrivain, ou quelqu’un d’autre, en général, ait obtenu de tels hymnes d’admiration émue et d’enthousiaste gratitude. « Chère madame et excellente protectrice des martyrs politiques de notre triste époque » l’appelle l’un de ses correspondants. Un autre « croit pouvoir compter sur la bienveillante intervention de Mme George Sand dont le département de la Creuse reconnaît les sympathies en faveur des condamnés politiques ». Marie Lambert ayant appris par Mme Fleury ce que Mme Sand fit pour eux la remercie avec chaleur, et Luc Desages l’appelle « madame et amie » quoiqu’il « ne sache pas s’il a le droit d’employer ce dernier nom ; cependant je ne puis m’en empêcher », sachant ce qu’elle avait fait pour lui, et qui elle avait vu. Il ne veut donc pas remettre jusqu’à sa libération complète l’expression de sa reconnaissance pour lui, d’abord, puis pour sa femme, son enfant, son beau-père, et il lui parle de son admiration et de sa reconnaissance, « sentiments qui depuis mon plus jeune âge n’ont jamais varié »…

Le communiste Arnold, dans sa lettre de recommandation datée de Londres, mercredi 24 août 1852, donnée par lui à une dame qui voulait faire un pèlerinage chez a la mère d’Indiana »,