Page:Karenin - George Sand sa vie et ses oeuvres T4.djvu/248

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et l’article se terminait par ces mots : « Cette noble et simple épître a été couronnée de succès. Elle est un peu ancienne, mais elle prouve qu’avant d’être ministre M. de Persigny pensait déjà que la clémence est de la bonne politique ; elle démontre également que les relations du célèbre écrivain avec l’Élysée remontent un peu plus haut. Tant mieux puisqu’elles ont eu de ces bons résultats… »

George Sand s’adressa au journal la Presse, et voici ce que nous lisons dans son numéro du 21 juin 1852 :

« Nous publions un extrait d’une lettre qui nous est personnellement adressée par Mme Sand, mais nous ne le faisons pas sans son autorisation, condition qui nous parait toujours imposée par les convenances et la délicatesse, surtout quand il s’agit d’une femme :

L’Estafette reproduit un extrait de l’Indépendance belge dont on m’envoie une copie. Ou cette copie est inexacte, ou celle de la lettre signée par moi qu’on a envoyée à l’Indépendance belge est infidèle. Je n’ai pu écrire à M. de Persigny le 3 janvier 1852 pour lui demander l’élargissement de personnes qui n’ont été arrêtées ou poursuivies que le 15 janvier 1852, et je n’ai eu de relations avec M. de Persigny avant son ministère, que dans un temps déjà très éloigné, il y a plus de quinze ans. Il est sans importance de réclamer contre les autres inexactitudes de cette publication. Je ne comprends pas celle qu’on attache à supposer que j’ai eu des relations avec l’Élysée avant les événements politiques dont mes amis ont été victimes. S’il y a dans cette supposition une intention bienveillante ou désobligeante pour moi, je l’ignore et peu importe. Mais je dois à la vérité de dire que mes relations avec le prince Louis-Napoléon datent du temps de sa captivité et n’ont été renouées qu’après le 15 janvier 1852 dans un but dont je ne descendrai vis-à-vis de personne à me justifier. Je n’ai malheureusement pas obtenu tout ce que je demandais pour des familles désolées, mais je n’accuse de mon impuissance jusqu’à ce jour ni le président de la République dont les promesses me laissent encore de l’espérance, ni M. de Persigny aux équitables intentions duquel l’Indépendance belge a raison de rendre toute justice.

George Sand.

Il est évident que George Sand ne voulait pas, d’une part, être enrégimentée parmi les « amis » du parti vainqueur ; d’autre