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un certain parti pris dans la manière de conter l’histoire du grand ambitieux romain. Cet article parut en 1865.

Les bonnes relations de Mme Sand avec le prince Jérôme ainsi qu’avec la princesse Mathilde, la princesse-dilettante la plus originale qui ait jamais existé, un esprit rare, mais un type de femme des plus étranges, durèrent jusqu’à sa mort. C’est entre 1858 et 1870, et surtout entre 1860 et 1867, que Aime Sand fréquenta le salon de la princesse et, au dire d’un de leurs amis communs que j’avais connu, elle y était toujours invitée avec Manceau, son compagnon inséparable d’alors : la princesse n’avait pas de préjugés ni de morgue, mais elle détestait la médiocrité, surtout la médiocrité féminine. On retrouve dans les papiers de George Sand bon nombre de lettres de la princesse.

Nous avons déjà dit que George Sand fit la connaissance du prince Jérôme par l’intermédiaire de sa fille Solange et du comte d’Orsay, en 1852. L’amitié fut vite établie à partir de cette époque et une correspondance suivie s’engagea entre eux. Le prince aida beaucoup Mme Sand dans ses démarches en 1852 comme en 1858 en faveur de Périgois et de Patureau-Francœur. Il contribua aussi, cette même année, à faire décorer Maurice Sand. Cette amitié avec le prince, commencée sous les auspices de Solange, n’en continua pas moins lors de la liaison du prince avec Rachel. Mme Sand nota dans son journal intime que le 18 mars 1853 elle dîna chez le prince dans son appartement de garçon avec Rachel, Cabarrus, Dumas fils, de Girardin, etc., etc. Puis, à la date du 13 septembre de cette même année elle écrivit : « Rachel vient à onze heures du matin en grande calèche découverte avec Napoléon et les larbins galonnés… » Et lorsque la grande tragédienne fut remplacée auprès du prince par la charmante comédienne, Mme Arnould-Plessy, femme aussi adorable qu’elle était fine artiste, l’amitié de Mme Sand pour le prince ne put que s’accroître, car, dès 1847, George Sand avait voué un attachement tout maternel à la jeune veuve, et Mme Arnould adora toujours Mme Sand, comme on le voit par ses lettres.

Cette amitié survécut à la rupture survenue entre le prince et Mme Arnould, elle s’accrut même et se fortifia, car Mme Sand