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Page:Karenin - George Sand sa vie et ses oeuvres T4.djvu/303

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Hetzel, en 1853, sous le nom de la Baronnie de Muldorp {ou de Muhldorf). Remaniée une fois encore et dédiée à Joseph Dessauër, cette œuvre prit le nom de Maître Favilla. Dès lors on appela toujours de ce nom Dessauër chez les Sand, car c’est lui qui servit de prototype au héros. Finalement dédiée à Rouvière, la pièce fut jouée à l’Odéon en 1855. Maître Favilla, peint d’après Joseph Dessauër, rappelle en même temps un personnage de Hoffmann, C’est comme un tribut payé par Mme Sand à la mémoire du célèbre auteur romantique allemand dont les œuvres l’enthousiasmèrent toujours. Dans la préface du Secrétaire intime, George Sand avait déjà proclamé son admiration pour Hoffmann. Nous avons dit dans notre premier volume que lors du séjour de Liszt et de la comtesse d’Agoult à Nohant, en 1837, on y lisait à haute voix les œuvres du conteur allemand et nous avons cité la page du Journal de Piffoël montrant combien George Sand avait été profondément émue par les idées de Hoffmann sur la musique. Mme Sand était aussi très enthousiaste de la « Maison déserte », tant prônée par Hoffmann, elle écrivit à deux reprises sur ce thème : une première fois en 1836 sa Dixième lettre d’un voyageur, ayant pour sous-titre Sur Lavater et une Maison déserte, et une seconde fois en 1856 la Maison

    un peu. Quand on a la bonne volonté d’un artiste comme lui, cela rend le courage. Mais dis-lui que la Porte Saint-Martin m’a demandé Mauprat et que j’ai promis. On veut le jouer en septembre. C’est précisément le temps où il doit lui-même jouer Nello aux Variétés. S’il voulait jouer Jean le Tors, j’en ferais un personnage plus développé qu’il ne l’est dans le roman. Mais alors, il faudrait changer l’époque de la représentation de Nello ou celle de Mauprat. Qu’il vienne me voir, nous tâcherons d’arranger tout à sa satisfaction. Mais il faudrait que ce fût dans le courant de mai, car je ne peux guère me mettre à l’ouvrage plus tard. S’il voulait essayer Nello ici, nous lui donnerions bien la réplique. Lambert ferait Hermann et tu nous amènerais une jeune première quelconque. Dis-lui que s’il nous donnait huit ou dix jours, nous ferions peut-être de Nello un chef-d’œuvre, avec ses idées et sa création, et qu’en causant avec lui je serais capable d’en faire d’autres pour lui.
    « Dis-lui donc de lire Marielle dans la Revue de Paris et demande-lui si, en retranchant l’acte du déjeuner qui ressemble à Molière, et en arrangeant certaines parties, il ne pourrait pas jouer cela. C’est un rôle que Marielle ! Les journaux qui l’ont loué, ne pourraient plus le démolir. Aux Variétés nous aurions Paulin Ménier pour jouer Florimond, Mlle Clarisse pourrait jouer Sylvia qui est une fille de trente ans, je crois. Les ressemblances avec Molière seraient à changer. On en viendrait à bout… »