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Page:Karenin - George Sand sa vie et ses oeuvres T4.djvu/345

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qu’une femme s’aime beaucoup pour avoir de l’expression dans la figure lorsqu’elle se regarde et pour se trouver jolie. Si je me voyais dans les yeux de quelqu’un que j’aime, je serais sans doute plus contente de l’ouvrage de ma mère.

On retrouve bien dans l’Histoire de ma vie ce même portrait, rien qu’un peu modifié selon l’année un peu ultérieure où il fut tracé, 1847, année où l’Histoire de ma vie fut commencée.

VII

J’avais l’humeur gaie et pourtant rêveuse. Car il y a des contrastes dans tous les caractères et surtout dans le mien. L’expression la plus naturelle à mes traits était la méditation.

Et il y avait, disait-on, dans ce regard distrait, une fixité qui ressemblait à celle du serpent, lorsqu’il fascine sa proie. Du moins c’était la comparaison ampoulée de mes adorateurs de province. Un d’eux surtout s’y laissa prendre, tandis que je lui préférais Colette.

VIII

J’eus dix-sept ans. En vérité, ai-je jamais eu dix-sept ans ? C’est si loin que si l’on ne m’assurait qu’il est une époque dans la vie où personne ne peut passer sans compter dix-sept ans, je croirais que je n’ai jamais vu cette belle saison.

Je commençais les veilles et les larmes.

IX, X et XI

Je perdis ma bienfaitrice, mon bonheur et ma beauté.

X

Ma mère…

XI

Ma sœur me repoussa et me trahit.

XII

Mon frère… fut toujours bon, mais faible. Il ne sut pas me défendre.

XIII

On chassa André, on m’ôta tous ceux que j’aimais. Arrachée à Nohant ma patrie, seule et désolée, il me restait un pauvre chien qui m’égayait par ses folies. On m’ôta mon pauvre chien[1].

  1. Nous avons raconté dans le chap. iv de notre premier volume comment la mère d’Aurore Dupin, après la mort de son aïeule, se mit à gouverner