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Page:Karenin - George Sand sa vie et ses oeuvres T4.djvu/354

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(Mme Curton, plus tard) et l’impression sympathique et favorable produite, en 1834, par un jeune homme rencontré chez elle, inconnu alors, trop connu plus tard — M. Fialin de Persigny, etc.

D’autres critiques encore déploraient l’étendue des chapitres préliminaires de l’Histoire, ce qui est aussi vrai. Mais nous avons déjà noté dans le chapitre ii de notre premier volume avec quelle maîtrise George Sand avait, justement dans ces chapitres prétendus inutiles, préparé pour ses futurs biographes les matériaux et les éléments qui servent à éclaircir ses traits héréditaires et les particularités qu’elle a déjà apportées en elle en venant au monde.

D’autres encore s’indignaient contre les continuels passages tacites (que nous avons notés) ou les sauts par-dessus une quantité d’épisodes fort intéressants. Mais nous avons déjà dit dans les toutes premières pages de notre travail que George Sand comme Catherine II, en sa qualité de femme, ne pouvait et ne devait pas parler de toutes choses avec la franchise de Jean-Jacques ; c’aurait été cynique et inutile. L’Histoire de ma vie, telle qu’elle est, est un livre extrêmement instructif, outre qu’il est rempli de pensées et de sentiments profonds. Nous sommes sûrs qu’il sera lu avec plaisir et enthousiasme, même s’il vient un jour où les autres œuvres de George Sand sont oubliées. C’est le récit d’une âme, le journal d’un grand cœur, le miroir où se reflète une série d’étapes traversées par un esprit profond et chercheur dans sa poursuite de la vérité et de la justice sur cette terre, dans son désir de trouver la solution du problème universel. Mais remarquons encore que si George Sand n’a pas conté elle-même toute sa vie, elle a, en toute conscience, pris ses mesures pour qu’on le fît après elle ; si eUe avait réellement voulu tirer le rideau sur certains épisodes de sa biographie, elle n’aurait pas gardé dans ses archives certaines correspondances. Or, non seulement elle les garda, mais encore elle en munit plusieurs d’inscriptions ainsi conçues : « À prendre des dates », « à consulter pour l’édition définitive de l’Histoire de ma vie », « à garder et à consulter », « à publier ». Cela prouve combien George