la lutte pour la stabilité de cette République. Le fait est qu’à la fin de la première semaine de mars[1], George Sand alla passer quelques jours en Berry, afin d’arranger ses affaires pécuniaires ; les événements publics, ayant privé d’honoraires la romancière, exigeaient encore un travail littéraire gratis de la part de l’écrivain politique ; puis pour installer à Nohant Maurice nommé maire, certainement encore grâce aux relations de Mme Sand avec le gouvernement provisoire et quoiqu’il n’eût pas encore ses vingt-cinq ans révolus ; enfin pour revoir Augustine.
Mais surtout, avant de décider ce qu’elle-même aurait à entreprendre en faveur de la République, elle voulait se rendre compte de ce qui se faisait à la campagne. Elle voulait consulter le baromètre politique de la province, qui, même de loin, ne lui paraissait pas être au beau fixe.
… La République est sauvée à Paris ; il s’agit de la sauver en province, où sa cause n’est pas gagnée, — écrit-elle à Girard la veille de son départ à Paris.
… Je serai demain soir, 7 mars, à Nohant pour une huitaine de jours ; après quoi je reviendrai probablement ici pour m’y consacrer entièrement aux nouveaux devoirs que la situation nous crée.
Quelques jours plus tôt, George Sand s’était procurée un laissez-passer de la part du gouvernement provisoire, que nous avons retrouvé dans ses papiers et qui est libellé ainsi :
« Veuillez laisser circuler librement et donner accès auprès de tous les membres du gouvernement provisoire à la citoyenne George Sand. »
- Le 2 mars 1848.
Le timbre apposé porte : „
- ↑ Elle écrit à Augustine Brault (lettre inédite du 5 mars) et à Girerd (lettre imprimée du 6 mars) qu’elle sera à Nohant mardi, le 7.