Page:Karenin - George Sand sa vie et ses oeuvres T4.djvu/426

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

CHAPITRE XII

1862-1866


Mariage de Maurice. — Lina Sand. — Protestantisme. — Mademoiselle La Quintinie. — Le Marquis de Villemer au théâtre. — Palaiseau. — Mort de Manceau. — Monsieur Sylvestre. — Le Dernier amour. — Sainte-Beuve. — L’Académie. — Flaubert. — Cadio. — Réinstallation à Nohant.


Dès 1853-55, c’est-à-dire après la trentième année de Maurice, Mme Sand se montre de plus en plus souvent préoccupée de marier son fils. Lui, il choisit tantôt une jeune fille, tantôt une autre, mais ne ressentant pour aucune d’amour sérieux et n’ayant qu’un médiocre désir de se créer une famille, Mme Sand s’adressa à ses amis : Boucoiran, les Duvernet etc., etc., leur demandant de chercher un bon parti pour Maurice et débattit avec eux le pour et le contre de plusieurs mariages.

En 1858, Maurice semble avoir fait choix d’une profession, il veut se consacrer à l’illustration. Mme Sand, heureuse de voir que ses efforts maternels sont enfin atteints, lui écrit :

Nohant, 25 avril 1858.

… Je vois avec plaisir que tu te tires d’affaire, quand besoin est, avec ton travail. Dieu soit loué, c’est tout le but que je poursuivais dans ton enfance quand je te répétais qu’il fallait avoir son gagne-pain au bout des bras, quand même on avait un petit patrimoine assuré. C’est encore la situation sociale la meilleure que celle où tu te trouves…

… Tout serait bien si tu pouvais compléter la vie par un mariage assorti à ta situation et sympathique à ton esprit et à tes sentiments. Mais tu cherches peu ou mal et je ne veux en rien te pousser à prendre un parti si grave. Ma seule conclusion est toujours la même : Aime, ou n’épouse pas[1]

  1. Inédite.