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Page:Karenin - George Sand sa vie et ses oeuvres T4.djvu/434

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louangeuses se poursuivent à travers les années et se retrouvent dans toutes les lettres de Mme Sand où il est question de sa belle-fille.

Maurice est heureux en ménage — écrit George Sand à L. Viardot le 11 avril 1867 — il a un vrai petit trésor de femme, active, rangée, bonne mère et bonne ménagère, tout en restant artiste d’intelligence et de cœur. Nous avons un seul petit enfant, une fillette de quinze mois qui s’appelle Aurore et qui annonce aussi beaucoup d’intelligence et d’attention. La gentille créature semble faire son possible pour nous consoler du cher petit que nous avons perdu[1].


Quelques mois plus tard Mme Sand dit à Flaubert dans sa lettre du 24 juillet 1867 :

Ma fille Lina est toujours ma vraie fille. L’autre se porte bien et elle est belle, c’est tout ce que j’ai à lui demander[2].


Encore quelques mois plus tard, au moment où Mme Maurice Sand s’attendait à la venue de son troisième enfant et lorsque la vie du jeune ménage était devenue une part intégrale et indivisible de l’existence de Mme Sand, où les lettres de cette dernière devinrent véritablement des épîtres d’une grand’mère, elle parle en termes que voici de ses « deux enfants » Maurice et Lina, dont l’un venait de la divertir par une pièce de marionnettes extraordinaire et prophétique intitulée « 1870 », où apparaissaient Isidore et sa femme Euphémie :

…Maurice me donne cette récréation dans mes intervalles de repos qui coïncident avec les siens. Il y porte autant d’ardeur et de passion que quand il s’occupe de science. C’est vraiment une charmante nature et on ne s’ennuie jamais avec lui. Sa femme aussi est charmante, toute ronde en ce moment, agissant toujours, s’occupant de tout, se couchant sur le sofa vingt fois par jour, se relevant pour courir à sa fille, à sa cuisinière, à son mari, qui demande un tas de choses pour son théâtre, revenant se coucher, criant qu’elle a mal et riant aux éclats d’une mouche qui vole ; cousant des layettes, lisant des journaux avec rage, des romans qui la font pleurer ; pleurant aussi aux marionnettes

  1. Correspondance, vol. V.
  2. Correspondance entre George Sand et Gustave Flaubert. (Paris. Lévy, 1904), p. 93.