Page:Karenin - George Sand sa vie et ses oeuvres T4.djvu/522

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été publiée à la page 367 du volume II de sa Correspondance. Elle refusa disant que ses préfaces n’avaient jamais porté bonheur à personne ; qu’il en serait de même pour Flaubert, si son livre est mauvais ; et que s’il est bon, il n’a besoin ni de sa recommandation ni de sa protection. Leur rencontre date de 1863. Us furent présentés l’un à l’autre à un des dîners Magny, par Dumas et Sainte-Beuve. En 1864, Flaubert témoigna tant de sympathie chaleureuse à l’auteur de Villemer, lors de la première de cette pièce, que ces relations se changèrent vite en une vraie amitié. En 1865, à la mort de Manceau, Flaubert prouva que cette amitié ne se bornait pas à des protestations ou de vaines paroles. Tantôt seul, tantôt avec Lambert et Mme Arnould-Plessy, il alla plusieurs fois à Palaiseau, s’efforçant sinon de consoler, du moins de distraire Mme Sand par sa causerie, ses récits, ses drôleries ; il lui fit promettre de venir lui faire une visite dans sa maisonnette de Croisset, où il vivait avec sa mère, et il fit preuve à sa chère maître, comme il appelait toujours George Sand, de toutes les marques de l’admiration la plus respectueuse, de la sympathie la plus cordiale, d’un attachement très sincère. À partir de cette époque leur correspondance devient celle de deux bons camarades, avec une teinte de vénération enthousiaste de la part de Flaubert, de tendresse maternelle, avec des gronderies et des réprimandes toutes maternelles aussi, de la part de George Sand. Nous n’allons point nous arrêter ou nous étendre sur cette amitié. Elle servit de thème à beaucoup d’études littéraires et d’articles de critique. La correspondance entre les deux amis est aussi fort connue.

Les lettres de Flaubert à Mme Sand furent publiées deux fois. C’est Maupassant, d’abord, qui les fit paraître en volume, en 1892, avec sa superbe préface. Les lettres de George Sand, publiées en partie dans sa Correspondance générale, parurent encore dans la Revue Nouvelle. En 1904 cette correspondance double parut en entier, avec une préface d’Henri Amic et une petite Notice de Paul Meurice. Cette édition avait été préparée par Mme Maurice Sand ; elle se réjouissait à l’idée de pouvoir enfin publier intégralement au moins l’une des correspondances