Page:Karenin - George Sand sa vie et ses oeuvres T4.djvu/540

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tout en portant un coup douloureux au cœur de Mme Sand, n’apporta aucun changement visible dans son existence. Quant à Duvernet, aveugle depuis plusieurs années, il ne pouvait plus, comme autrefois, être un aide et un soutien pour sa « vieille amie Aurore ». Il continuait cependant à prendre à cœur tous les événements de sa vie. Mais la mort l’emporta en 1874, Sainte-Beuve l’avait précédé en 1869, Barbes, Mme Émilie Chatiron et Mme Laure Fleury en 1870, Pierre Leroux en 1871. Enfin en 1875 mourut son vieil ami Jules Boucoiran, l’ex-précepteur de Maurice, le confident de jadis. Mme Sand le connaissait depuis 1831, alors qu’elle s’apprêtait à quitter le foyer conjugal.

Mais il s’était formé autour de Mme Sand un nouveau cercle de jeunes amis ; ceux-ci, de même que ses vieux amis d’autrefois, lui portaient une tendre sollicitude, un respect tout filial, un dévouement sans bornes. Nous savons que depuis 1850, ou à peu près, des relations très amicales s’étaient liées entre elle et Émile Aucante, Victor Borie, Eugène Lambert. Peu à peu s’y joignirent Dumas fils, le prince Napoléon, Charles Edmond (Choïecki), Edmond Plauchut, Mme Pauline Villot, Édouard Rodrigues, Louis Maillard, le gendre de Jules Néraud — Ernest Périgois, Flaubert et Henry Harrisse, un Américain naturalisé en France, auteur de plusieurs ouvrages sur Christophe Colomb, et l’un des habitués des dîners Magny et du salon de la princesse Mattulde. Il faut y ajouter une série de tout jeunes — des enfants et petits-enfants — Lucien Villot, Maxime Planet ; les trois petits-fils d’Hippolyte Chatiron, enfants de sa fille : René, Edme et Albert Simonnet ; puis Francis Laur, André Boutet, Paul Albert, le petit-fils de l’amie de Mme Sand, Mme Lebarbier de Tinan ; le fils d’un vieil ami des Dudevant vers 1830, M. de Vasson, M. Paulin de Vasson et sa femme qui était une cousine de Papet et de Périgois ; et enfin, dans les dernières six années de la vie de Mme Sand, le jeune Henri Amie qui commençait alors à peine sa carrière d’écrivain et dont il faudrait dire, en énumérant tous ces nouveaux amis de Mme Sand, le mot de Shakespeare : the last but not the least, car il devint bientôt l’un des plus fidèle