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Page:Karenin - George Sand sa vie et ses oeuvres T4.djvu/606

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Mérangis, qu’elle doit épouser. Celui-ci s’étant ruiné rompt d’abord avec elle, sa fierté ne lui permettant pas de refaire sa fortune par ce mariage ; puis c’est elle qui lui rend sa parole lorsqu’elle apprend qu’elle n’est pas l’héritière légitime de sa grand’mère ; elle souffre d’avoir involontairement usurpé un nom et une parenté qui ne lui appartiennent point. Enfin, ce qui met le comble à cet imbroglio, la jeune fille persécutée s’éprend de l’avocat, Mac-Allan. Elle est sur le point de le soupçonner d’avoir été l’amant de sa mère, d’être peut-être son vrai père ; heureusement, elle apprend qu’il n’a été que l’amant de la seconde femme de son père. La jeune demoiselle découvre aussi que sa gouvernante, Jenny, aime son précepteur, Frumence, mais qu’elle est toute prête à sacrifier son bonheur, croyant que sa pupille l’aime aussi et souffre de cet amour. La grand’mère meurt, sans avoir appris que la jeune fille n’est point sa petite-fille, mais aussi sans avoir signé son testament en sa faveur, ni une lettre demandant à son fils l’autorisation de marier la jeune fille ; de plus, ce fils meurt aussi subitement, avant sa mère. La jeune fille chassée par sa marâtre s’en va avec Jenny vivre dans les Alpes, dans une petite maison de campagne, appartenant à Mac-Allan… Tout se termine au mieux, grâce à l’apparition, comme d’un Deus ex machina, du prétendu demi-frère de la jeune fille. Ce fils du second mariage de M. de Mérangis, plein de nobles sentiments, se dédit de ses droits à l’héritage et termine à l’amiable le procès contre celle qui porte le nom prétendu de Jeanne de Mérangis. Enfin Mac-Allan se disculpe d’avoir été l’amant de la seconde femme de M. de Mérangis père, et épouse la jeune fille.

À peine a-t-on terminé ce roman qu’on s’embrouille déjà dans tout cet imbroglio de personnages et de faits. Et pourtant il aurait pu être tout à fait intéressant par sa donnée psychologique, ces fins changements d’impressions, ces passages d’un sentiment à un autre d’un jeune cœur qui s’éveille présentent une donnée littéraire du plus grand intérêt pouvant devenir sous la plume de George Sand d’un attrait enchanteur. L’héroïne, au lieu de passer par toutes ces péripéties inutiles, aurait bien pu,