Page:Karenin - George Sand sa vie et ses oeuvres T4.djvu/612

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l’enfant, la course en voiture et l’histoire de Zamora[1] sont des endroits parfaits. Partout l’intérêt est soutenu et, en même temps, progressant. Enfin, ce qui me frappe dans ces deux romans, comme dans tout ce qui est de vous d’ailleurs, c’est l’ordre naturel des idées, le talent ou plutôt le génie narratif. Mais quel abominable coco que votre sieur de Flamarande ! Quant au domestique qui conte l’histoire et qui évidemment est amoureux de madame, je me demande pourquoi vous n’avez pas montré plus abondamment sa jalousie personnelle.

« À part M. le comte tous sont des gens vertueux dans cette histoire et même d’une vertu extraordinaire. Mais les croyez-vous bien vrais ? Y en a-t-U beaucoup de leur sorte ? Sans doute, pendant qu’on vous lit, on les accepte à cause de l’habileté de l’exécution, mais ensuite[2] ?… »

Si la première moitié de ces lignes doit être mise sur le compte de la partialité amicale de Flaubert pour Mme Sand, on est de tout point d’accord avec lui quant à la seconde partie de son jugement.

C’est encore une histoire d’un enfant que le dernier roman de George Sand, la Tour de Percement[3]. L’héroïne, une toute jeune fille, Marie de Nives, est persécutée par sa belle-mère qui, par cupidité, veut la priver de son nom, de son héritage, l’enfermer dans un couvent, la calomnier et la perdre. L’avocat, M. Chantebel (qui raconte cette histoire), s’emploie à déjouer toutes les machinations de la belle-mère, à découvrir le lieu où s’est réfugiée la jeune personne persécutée après la fuite du couvent, et à la sauver, tandis que son fils Henri, auquel son père vient d’acheter une terre (où il y a un parc et la tour de Percement), son neveu et sa nièce. Miette et Jacques Ormonde, aident Marie de Nives à se cacher dans cette tour de Percement.

Tout se termine par un double mariage entre Jacques et Marie, Miette et Henri, et, pour comble, on sauve en même

  1. Coursier magnifique que M. Charlot laisse courir jusqu’à ce qu’il tombe épuisé, la nuit de l’enlèvement de l’enfant.
  2. Correspondance entre G. Sand et G. Flaubert, p. 455.
  3. La Tour de Percemont fut publiée dans la Revue des Deux Mondes du 1er décembre 1876 au 1er janvier 1876 inclusivement.