Page:Karenin - George Sand sa vie et ses oeuvres T4.djvu/625

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

appeler Chabenat, de La Châtre, avant de quitter Nohant. M. Favre voulut que nous rédigions une note explicative de la maladie afin qu’il la remît à Paris à Péan, C’est moi qui rédigeai cette note qui fut signée également de Papet et de Chabenat…

M. Paulin de Vasson écrit dans sa note Sur la maladie et la mort de Mme Sand :

Le docteur Papet, appelé le premier, craignit une paralysie des intestins. Pestel de Saint-Chartier, appelé de suite, avait la même pensée et sa physionomie n’était pas rassurante. Il avait des hochements de tête significatifs. Chabenat Marc, en était pour prendre des mesures immédiates. Mais Mme Sand avait un médecin, un certain docteur Favre, qui m’a toujours produit une déplorable impression. Malheureusement à Nohant on croyait en lui. Je ne veux pas dire que le pauvre cher homme ait causé par son incapacité la moindre catastrophe. Non ; mais étant donné la possibilité (à laquelle je ne croyais pas) de sauver la malade, le docteur Favi’e, faux savant, bavard et sans pratique médicale, ne pouvait être qu’un obstacle.

Les trois docteurs : Papet, Pestel et Chabenat ont demandé l’appel d’une célébrité de la médecine. Prévoyant l’intention par la famille d’appeler le docteur Favre, ils ont demandé deux médecins et désigné Barthe et Jaccoud.

On a télégraphié (malheureusement) au docteur Favre en lui donnant commission d’amener ces messieurs. Nous attendions avec anxiété. Le pau^Te Maurice était en proie à une agitation extraordinaire pendant toute la nuit où je l’assistais.

Or, à 8 heures du matin arrive le docteur Favre seul. J’étais, je l’avoue, exaspéré. J’ai eu la patience cependant d’écouter ses explications prolixes et détaillées, desquelles on comprenait qu’il n’avait pu amener aucun de ces messieurs. Alors, mon homme, en présence des trois médecins, et avant d’avoir vu la malade[1], fait des discours sur sa maladie : « C’était la dyssenterie, ou bien c’est une hernie, je la frictionnerai, etc. »

Pestel tapait du pied.

Enfin il s’est décidé à entrer dans la chambre de Mme Sand. Il en redescend et alors, jusqu’à son départ, on n’entend que le docteur Favre avec son flux de paroles inutiles et cette faconde intempestive.

  1. Mme Lina Sand avait mis en note à ces mots :
    « Je ferai remarquer que Favre soignait Mme Sand depuis des années et connaissait beaucoup mieux que ces messieurs l’état de la malade, puisqu’ils ne l’avaient jamais soignée, sauf Darchy.
    « Lina. »