Page:Karenin - George Sand sa vie et ses oeuvres T4.djvu/631

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teur Pestel dit par deux fois dans ses Notes, ajoutées au manuscrit de M. Harrisse, dans la Note 4 :

Note 4 : « C’est le 7 juin, vers 9 heures du soir. Il n’y avait près d’elle que sa fille et sa bru lorsqu’elle prononça ces mots qu’on prit tout d’abord pour du délire, mais auxquels on attribua plus tard leur signification vraie. »

Et dans la note 0 : « Ces deux mots ont été prononcés le 7 juin au soir, comme je l’ai indiqué plus haut. Je le tiens de Mme Maurice, que j’ai interrogée à cet égard aujourd’hui même, 3 juillet 1876. »

On dirait que M. Harrisse ne pût pas se résoudre à faire justice de cette version accréditée et si bien arrangée pour plaire à tous ceux qui aiment que les toutes dernières paroles des grands hommes mourants soient toujours « belles ». Donc, au lieu de corriger dans son texte imprimé cette erreur, en biffant à la date du 8 juin ce qui se rapportait au 7, il arrangea son texte de manière que, selon lui, George Sand prononça ces mots non pas une fois, mais trois fois ! une fois la veille, et deux fois le jour de sa mort. Ceci est une pure légende. Mais transcrivons l’explication véridique et logique qu’il donne à cette phrase de Mme Sand en intercalant dans son texte imprimé la note de M. Pestel (sans le citer).

Le 7 juin, vers 9 hem-es du soir il n’y avait près d’elle à ce moment que sa fille et sa bru, lorsqu’elles l’entendirent prononcer ces mots « Adieu, adieu, je vais mourir », puis plusieurs paroles inintelligibles finissant par : « Laissez verdure. »

Solange regarda Mme Lina, comme pour lui dire que sa pauvre mère n’avait plus ses facultés ; mais en y réfléchissant voici l’interprétation qu’elles donnèrent à ces deux mots.

Il y a dans le cimetière de Nohant, à l’angle de droite, appuyé au mur mitoyen qui le sépare du château, un petit enclos réservé, tout recouvert de broussailles et de plantes folles, qui cachent la tombe du père et de la grand’mère de Mme Sand. Quand on entre dans cet enclos on remarque une croix en marbre blanc sans aucune inscription et, derrière cette croix, une stèle aussi de marbre blanc. Ces deux petits monuments funéraires furent érigés par Maurice et par Mme Clésinger lorsqu’on y inhuma les restes de son enfant, transférés de Paris vers 1855 pendant un voyage que fit Mme Sand[1]. À son retour elle

  1. Ceci est inexact : ces deux monuments sont celui de Jeanne Clésinger