Page:Karenin - George Sand sa vie et ses oeuvres T4.djvu/645

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la garde leur en était maintenue, et en même temps que le testament ne contenait aucune clause déterminant la manière dont elle voulait être inhumée.

Lorsque la question de l’enterrement fut agitée, Mme Clésinger, la famille Simonnet, M. Cazamajou, le docteur Favre se prononcèrent énergiquement pour un enterrement religieux[1].

Papet et Solange furent d’avis qu’il ne fallait pas, par un enterrement civil, choquer les sentiments religieux de la population au milieu de laquelle Mme Sand avait toujours vécu et allait avoir sa dernière demeure. Lina et, paraît-il, Maurice, qui est protestant, y étaient opposés, mais ils se soumirent[2]. L’abbé Villemont, curé de Vic, connaissait Mme Sand personnellement, il avait même déjeuné et passé toute une après-midi au château dernièrement et pendant sa maladie il était venu chaque jour[3] demander de ses nouvelles, espérant sans doute qu’au moment suprême elle le ferait demander. Il n’en fut rien ; Mme Sand n’a dit jamais un mot à ce sujet, et Plauchut et Aucante de leur chef même l’éloignèrent, pensant que sa présence, si elle était connue de notre pauvre malade, ne pouiTait que l’attrister, sans la décider jamais à recourir à ses bons offices[4]. Aussi lorsque Solange, après qu’elle lui eut fermé les yeux, demanda à l’abbé de Villemont l’entrée de l’église pour le corps de sa mère, celui-ci crut ne pas devoir l’accorder avant d’avoir obtenu la permission de l’archevêque de Bourges. De là un échange de dépêches télégraphiques entre Solange et M. de la Tour d’Auvergne qui n’hésita pas à accorder l’autorisation demandée. Il y a eu quelque retard dans les obsèques à cause de la bière qu’on avait fait venir de Paris et qui était trop petite…

Il n’y eut pas de retard, écrit le docteur Pestel en note. Il se produisit seulement ce contretemps que la bière en plomb, qu’on avait fait venir de Paris, se trouva trop petite en raison du volume excessif de l’abdomen, et qu’on fut obligé d’en faire venir une autre. Ce dernier cercueil arriva à Nohant une heure environ avant l’instant fixé pour les obsèques.

Vers les 11 heures, continue M. Harrisse, le cercueil fut descendu dans le vestibule et exposé en cet endroit pendant une heure environ,

  1. Note D du docteur Pestel.
  2. Inexact.
  3. Inexact.
  4. Tout ce passade est complètement changé dans le texte imprimé, il renferme (sans indication de l’auteur) entre autres un morceau emprunté aux souvenirs de M. P. de Vasson que nous avons donné plus haut, et, ajouterons-nous, nullement connu de M. Harrisse en 1876, ni lorsqu’il donna le manuscrit à Mme Maurice, ni enfin en 1894 lorsqu’il nous permit d’en prendre copie et en parla avec nous de vive voix. Il ne put consulter ces souvenirs de M. de Vasson qu’après la mort de Mme Maurice Sand.