Encore une fois, je ne veux juger personne, mais ceux qui ont conseillé de livrer la dépouille de George Sand au prêtre, me paraissent n’avoir compris ni la grandeur de son esprit, ni les obligations qu’en présence d’une telle mémoire on doit à la religion, à la France, à l’humanité. Un juge disait : « Quoi que tu fasses, n’oublie pas que tu donnes un exemple. » Ce qui a été fait n’est pas seulement la condamnation de l’œuvre de G. Sand, c’est la tristesse jetée dans le cœur de ceux qui croient au respect des principes et au progrès des idées, c’est encore et surtout l’encouragement donné aux représentants du despotisme spirituel. Parlez, écrivez, agissez contre nous, diront-ils, quand vous mourrez, vous n’en serez pas moins notre proie !
Recevez, cher monsieur, l’expression de mes meilleurs sentiments.
La lettre de faire-part, envoyée lors de la mort de George Sand, est curieuse sous plus d’un rapport. Elle est ainsi conçue :
- M.
Monsieur Maurice Sand, baron Dudevant, chevalier de la Légion d’honneur, et Madame Maurice Sand ; Monsieur Clésinger et Madame Solange Clésinger-Sand ; Mesdemoiselles Aurore et Gabrielle Sand-Dudevant ; Madame Cazamajou ; Monsieur et Madame Oscar Cazamajou ; Madame veuve Simonnet ; Monsieur René Simonnet, substitut du procureur de la République à Châteauroux ; Monsieur Edme Simonnet, employé de la Banque de France à Limoges ; Monsieur Albert Simonnet, employé de la Banque de France à Bourges ; Monsieur et Madame de Bertholdi ; Monsieur Georges de Bertholdi ; Mademoiselle Jeanne de Bertholdi ; Monsieur et Madame Camille Villetard et leurs enfants
Ont l’honneur de vous faire part de la perte douloureuse qu’ils viennent d’éprouver en la personne de
leur mère, belle-mère, grand’mère, sœur, tante, grand’tante et cousine, décédée au château de Nohant le 8 juin 1876, dans sa soixante-douzième année.
- Nohant (Indre), le 8 juin 1876.