Tous les projets dont Mme Sand parle dans cette lettre, elle les réalisa effectivement.
En se basant sur une lettre de Mme Sand à Girerd, dans laquelle elle dit qu’entre le 22 mars et le 15 avril, elle avait écrit en outre du Bulletin n° 16 encore cinq ou six bulletins, M. Monin croit qu’ « examinés ou non, amendés ou non, par le ministre ou par son secrétaire, à la plume de George Sand, appartiennent les nos 7, 9, 10, 12, 15 et 16 et qu’il faut éliminer, en tout, du n° 7 au n° 16 inclusivement, trois ou quatre bulletins… Le n° 8, très mal écrit et rempli de fautes typographiques (on connaît à cet égard la scrupuleuse minutie de George Sand) ; le n° 11, extrêmement court, sur la suppression des droits d’exercice ; le n° 13, circulaire administrative, adressée aux commissaires ; et le n° 14, qui reproduit un article de polémique financière de la Réforme… » Mais nous avons vu par la lettre de Mme Sand à son fils que c’est elle, justement, qui écrivit le n° 8 ; que pour le n° 9 elle avait par contre « demandé grâce ». D’autre part, quoique le n° 13, daté du 8 avril, soit une circulaire du gouvernement provisoire adressée aux commissaires et leur enjoignant à travailler l’élection de vrais républicains et de contrecarrer celle des adeptes du régime déchu, ou des tièdes, nous y voyons beaucoup de passages qui ne sont que des variations tant soit peu développées des lignes de George Sand, adressées à Girerd sur Michel de Bourges, sur les amis de la veille de la République et ceux du lendemain. Quant à son contenu, ce bulletin se rattache étroitement aux Bulletins nos 8 et 10 et présente, avec ce dernier, comme le programme abrégé des quatre articles de George Sand, intitulés Socialisme et imprimés dans sa Cause du Peuple. En ce qui regarde le n° 12 (sur la défense de la femme et la cessation du trafic des malheureuses filles du peuple), que, grâce à son thème même, l’auteur de la Préface à la collection des Bulletins de la République[1],
- ↑ La collection originale des vingt-cinq Bulletins de la République présente un rassemblement d’affiches et de placards de formats et de caractères divers, imprimés dans quatre typographies différentes. Dans la seconde moitié de 1848, un « haut fonctionnaire en activité » réimprima les Bulletins