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La statue de George Sand sculptée par Sicard fut solennellement inaugurée le 1er juillet au jardin du Luxembourg — avec force discours et couronnes — et le soir de ce même jour on joua Claudie au Théâtre-Français. Et enfin les solennités furent closes par une fête grandiose à Nohant et à La Châtre.

Nous n’avons pu malheureusement arriver à temps pour voir l’exposition faite à l’Odéon et assister à la reprise du Démon du foyer. Mais le 1er juillet nous étions à Paris et pûmes prendre part à toutes les autres fêtes du centenaire. Nous publiâmes à notre retour en Russie nos « Impressions et souvenirs » dans la Rousskaya Mysl. Nous nous permettrons de clore notre travail par ce chapitre de nos mémoires personnels :

LE CENTENAIRE

Le jour même où les dernières épreuves du chapitre George Sand et les poètes prolétaires[1] furent signées d’un bon à tirer, le rapide m’emporta vers Paris, et il était grand temps ! Nous étions le lundi, et le 1er juillet, centième anniversaire de George Sand, tombait un vendredi. On devait inaugurer, ce jour-là, sa statue au Luxembourg, et jouer le soir Claudie à la Comédie-Française. J’arrivai à temps pour assister à la répétition générale le jeudi matin.

Il est peu probable que beaucoup de mes compatriotes aient pu voir la maison de Molière non pas aux jours de spectacle, mais dans « sa mise de tous les jours », en costume de travail, et encore moins d’y pénétrer par une issue autre que les grandes portes ouvertes au public. Or, le 30 juin, l’entrée en était particulièrement restreinte : à l’exception de la famille de George Sand, de ses amis les plus proches, d’une vingtaine d’artistes en fonction ou en retraite et de quelques écrivains, on ne laissait entrer personne. J’avais une carte où on lisait : « Service de l’auteur », et ces mots usités me donnaient un petit serrement de cœur.

Par des couloirs et des escaliers qui me parurent presque mys-

  1. Cette partie du chapitre iii de notre IIIe volume parut peu de jours avant le centenaire dans le Mir Bogi, une revue russe.