Page:Karenin - George Sand sa vie et ses oeuvres T4.djvu/72

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sent, il n’y a plus à craindre aucun danger, ni au dedans, ni au dehors.

Jetez donc les yeux sur l’Europe ; partout où vous voyez un trône, vous entendez le bruit des combats. Attendez un peu, ce sera le chant de la victoire populaire. L’étoile des tyrans pâlit…

Les rois seuls pouvaient être vos ennemis ; les peuples sont nos amis et nos frères. Encore un peu, fuyant la justice de Dieu et la légitime colère des nations, ceux qui s’appelaient les maîtres du monde iront finir leur vie dans l’oubli et, saintement unies par des relations pacifiques, toutes les grandes familles de l’Europe abjureront leurs rivalités et leurs haines ; la guerre, ce redoutable fléau, aura fini avec les monarchies.

Si nous ne sommes menacés ni au dedans ni au dehors, nous n’aurons donc point à traverser cette ère de calamités qui a marqué l’établissement de la première république…

Toutefois, — dit l’auteur du Bulletin, et il revient encore une fois à la charge, en pariant de ce qui avait déjà servi de thème à ses deux Lettres au peuple et ses lettres privées à Poncy et à Girerd,

Toutefois, il est une faute qui pourrait nous perdre ; ce serait la division. Si, au heu de se rallier sans arrière-pensée à la République, quelques-uns d’entre nous choisissaient, pour les représenter, des hommes douteux, l’anarchie et la guerre civile pourraient sortir des déchirements de l’Assemblée nationale. Cette Assemblée ne peut nous préserver de ce malheur qu’à la condition d’être composée d’éléments tout à fait républicains. Repoussez donc les tièdes, les indifférents, les fauteurs d’intrigue ; choisissez les cœurs honnêtes et ardents, ceux qui aiment vraiment le peuple, ceux qui n’ont jamais pactisé avec les mensonges et la corruption du pouvoir déchu.

C’est avec intention que nous nous sommes si longuement, arrêtés sur ce 8e Bulletin, afin de prouver par le texte même et par les arguments employés que les deux parties de ce Bulletin sont bien, comme le disait George Sand, dans sa lettre à son fils, écrites par elle-même.

Le Bulletin n° 13, répète et développe les idées émises dans le n° 8 et celles que nous avons vues dans les lettres à Girerd et à Poncy. C’est une circulaire adressée aux commissaires, à ces mêmes commissaires que Mme Sand avait conseillé au gou-